Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Ouvrage

1403 Un volume de tournois enluminé grand, in-f°, sur velin, il y en a un pareil chez M. le prince de Conty

  • - Un volume de tournois enluminé grand, in-f°, sur velin, il y en a un pareil chez M. le prince de Conty

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Cote ou no d'inventaire
Français 2693
Lieu(x) et Période de production
   
Matériau, Technique
Parchemin
Format
Format in-folio
Statut du document
Original
Période traitée
Qualification de l'ouvrage
Livre Manuscrit, Conservé intact
Ancienne cote Gaignières
1377
Reliure
XVIIe siècle, Chiffre de Gaignières
Source du document numérisé
Remarques
Cet item ne livrant aucun titre clair n'avait encore jamais été rapporté à aucun ouvrage conservé. Il s'agit pourtant incontestablement du Livre des tournois du roi René et plus précisément du Français 2693 relié au chiffre du collectionneur, car l'exemplaire du prince de Conty (Français 2695 ) avec lequel il est comparé est l'original peint par Barthélemy d'Eyck pour René d'Anjou, à la mise en page effectivement identique. Ce manuscrit de parchemin fut rangé par Gaignières au milieu des portefeuilles pour son grand format et pour l'importance du programme figuré. Le volume fut perçu comme un album. Le manuscrit devint la propriété d'Hector le Breton, seigneur de la Doinèterie, qui était roi d'armes de France. Ce dernier, collectionneur, fit faire la nouvelle reliure où figure sur les plats son nom, la mention de son fief et son monogramme. Il fit transcrire une longue note sur le second feuillet de garde à l'attention de son fils, lui signalant l'intérêt du manuscrit. Le livre est en 1707 au Sieur d'Omonville, qui le cède, pour couvrir ses dettes à Roger de Gaignières. Les circonstances de l'achat sont décrites dans une lettre insérée entre les feuillets de garde : "Monsieur, lorsque vous m'euste témoigné que vous aviez envie du Livre de Tournois, qui apartient à Mr. d'Omonville, je trouvay l'occasion de luy en parler quelques tems aprez, mais ayant employé toutes sorte de raisons pour l'engager à s'en deffaire à juste prix, je ne pus tirer autre chose de luy, sinon qu'il le laisseroit pour cents éscus. Je luy dis là dessus qu'il feroit fort bien de le donner pour la moitié. J'avancay celà, parce que vous m'aviez fait l'honneur de me dire que vous iriez jusques là. Il rejetta cette proposition bien loin, et je n'entendois point parler de luy. Mais le notaire, qui à ma considération luy a pressé au mois d'aoust dernier cent escus pour trois mois, l'ayant fait assiner depuis peu et saisir ensuite, et le pressant vivement pour estre payé, ledit Sr. d'Omonville est venu me trouver il y a trois ou quatre jours et m'a prié de tacher de luy faire avoir de son livre deux cents francs, qu'il le retireroit des mains de Mr. l'abbé Quesnel, et qu'il me l'envoyerroit. C'est ce qu'il fit hyer au soir. Voyez, Monsieur, si vous voulez profiter de l'occasion et en donner les 150 livres. Il faudra bien qu'il en passe par là, veu le besoin qu'il a d'argent pour satisfaire le notaire qui le presse. Je vous porteray le livre à l'heure qu'il vous plaira de me marquer. Je suis avec respect, Monsieur, votre tres humble et obéissant serviteur. Le Hay, Paris ce 29 avril 1707". L'acquisition faite, Gaignières y inséra une réplique de la scène de présentation d'un autre exemplaire, le Français 2692, montrant Louis de Bruges faisant dont de l'ouvrage à Charles VIII.
Bibliographie
Ilona HANS-COLLAS et Pascal SCHANDEL, Manuscrits enluminés des anciens Pays-Bas méridionaux. T. I Manuscrits de Louis de Bruges, Paris, 2009, p. 284-287, n° 2693.