Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Dom Charles Conrade à Gaignières, 15 avril 1700]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
347
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Dom Charles Conrade à Gaignières, 15 avril 1700]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Édifice traité
Objet traité
Personne(s) traitée(s)
Localisation(s) traitée(s)
Période traitée
fixed – 1700
Type de topographie
Plan
Transcription
Votre dernière, Monsieur, arriva mardi à St Jouin, le landemain j’envoïai à Oyron pour avoir les vingt tableaux. Celuy qui fut chargé de la commission joua si bien son rôle qu’il les a eu [sic] pour dix écus, et même un vingtunième par dessus le marché qui est un duc de Bourgogne. Guillaume de Montmorenci est brisé en deux, aussi bien que Béthune, que vous reconnoitrez parce qu’il est le plus petit de tous, car il n’y a pas de nom par derrière. Vous trouverez encore une Polignac, vicontesse de Turenne, et une espèce de petite Madelaine. Tout cela a été quêté et donné gratis. Ils sont tous renfermé [sic] dans un [sic] caisse et bien empactez, à l’exception de quatre grands qui n’ont pu y entrer, sçavoir Jean pris devant Poitiers, le duc de Bourgogne qui est fort gâté, celui qui porte la devise à son chapeau et le duc de Guise le Balafré. Ces quatre sont liez le plus proprement et le plus sûrement que nous avons pu sur ladite caisse. J’ai fait moi-même le paquet ce matin et l’ai cacheté. Il partira à quatre heure [sic] du matin pour Thouars où on le confiera au messager. Je n’épargnerai rien pour avoir ceux qui sont à Loudun. C’est sur quoi vous devez conter, aussi bien que sur mon véritable empressement à vous rendre mes pauvres petis services. Puisque vous voulez absolument nous rendre les dix écus, je vous prie de les donner à dom Jean Prou, dépositaire de la congrégation, demeurant à Saint Germain des Prez. Aïez la bonté de lui montrer le plan de Saint Jouin de la main de monsieur Boudan, et de lui demander qu’il nous en donne un de ceux qui sont gravez. Le vôtre est bien plus exact. Monsieur notre abbé a écrit en ce païs que vous lui aviez communiqué le vôtre et qu’il est de la dernière exactitude. Monsieur le doïen d’Oyron est charmé des deux Amboises dont vous lui avez fait présent, monsieur des Roches de son Télémaque, et moi plus que les deux ensemble de vos riches présens et de vos plus riches manières. Si vous croïez que je puisse vous être utile en d’autres choses, aïez la bonté de me faire sçavoir que vous avez reçu notre gros paquet de portrais afin de me tirer de peine ; et de me continuer l’honneur de votre bienveillance que j’estime infiniment. Je suis avec toute sorte de considération, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Fr. Charles Conrade
Saint Jouin, ce 15 avril 1700
Remarques
Cette lettre nous apprend que le portrait provenant du château d'Oiron fut acquis avec quelques autres en 1700 par l’intermédiaire de Dom Charles Conrade, bénédictin de l'Abbaye de Saint-Jouin-lès-Marnes : "Ils sont tous renfermés dans une caisse et bien empaquetés, à l'exception de quatre grands qui n'ont pu y entrer, scavoir Jean pris devant Poitiers, le Duc de Bourgogne qui est fort gâté, celui qui porte la devise sur son chapeau et le Duc de Guise le Balafré."
Le château d'Oiron fût bâti au XVIe siècle par les Gouffier. Il passa aux mains du duc de la Feuillade qui le vendit en 1700 à madame de Montespan, précisément le jour où le bénédictin écrit à Gaignières.
Bibliographie
Jean-Bernard de Vaivre, « Sur trois primitifs français du XIVe siècle et le portrait de Jean le Bon », Gazette des Beaux-Arts, n° 97, avril 1981, p. 153-156.
Grandmaison (Charles de), "Gaignières, ses correspondants et ses collections de portraits", Bibliothèque de l'Ecole des chartes, t. LI, 1890, p. 605-606

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