Transcription
[De la main de Gaignières: Jeton de 1582 en cuivre]
Il ne manque au portrait que vous m’avez envoié, Monsieur, que d’y faire graver que le pastel est dans vostre cabinet. Ce n’est pas pour vous faire un compliment que je vous prie que cela soit ainsi, mais c’est qu’il me semble que ces sorte de portraits sont mieux receus quand on marque où sont les originaux lors particulièrement qu’ils sont tirez des fameux cabinets comme le vostre. J’ay vu à Paris des portraits auprès desquels on avoit escrit qu’ils estoient tirez de vostre cabinet, je me souviens entre autre d’en avoir vu un dans le cabinet de la bibliotèque Sainte Geneviève. Pourquoy ne voulez-vous pas que celuy-cy porte vostre nom ? Enfin, Monsieur, si vous me l’envoiez, je l’y feroy mettre. Excusez moy si je suis encore à vous envoier des jetons, je vous satisferay sur cela mais à la vérité je suis un peu devenu campagnard, je bastis, je fais des parteres, des terrasses et le peu de résidence que j’ay fait à la ville m’a empesché de pouvoir joindre ceux à qui j’ay à parler [rature]. Je vous éclairciray aussi dans peu de ce qui regarde le portrait du Daillon que vous me demandez, il faudra vous donner le jetton que j’ay de 1582, il est de cuivre, et c’est le seul que j’aye vu de ceste sorte, encore ne me l’avoit-on que presté. Je suis avec une extrême considération vostre très humble et très obéissant serviteur.
ce 6. nov. 1687,
Pétrineau
Remarques
Nicolas Pétrineau des Noulis est président de la prévôté d'Angers, échevin, membre de l'Académie d'Angers et historien de la maison d'Anjou. Il évoque ici une copie d'un pastel possédé par Gaignières que celui-ci lui a envoyé. Pétrineau indique qu'il y fera aussi apposer le nom du collectionneur, comme c'était souvent le cas sur les copies de tableaux issus de la collection Gaignières. Il évoque également sa recherche de jetons.