Transcription
Je travaille, Monsieur, tout de bon à aprofondir la matière des monoyes d’Anjou. Les jettons des [maires] et des armoiries des comtes d’Anjou et des communautez mais avant que de vous rendre compte de mon travail et vous l’envoier tout d’un coup, permettez moy de vous prier de m’y servir de guide.
Obligez moy de me mander si quelque anthien a traitté la matière des jettons, quelle est leur origine, quelle différence vous mettez entre jettons et médailles.
J’ay le jeton de P. D. Clermont, c’est un receveur de la [ville] et cela me fait croire que dans ces temps-là les receveurs et non pas les maires faisaient frapper des jettons.
Vous croiez qu’au revers de Clermont Alexandre, garde de la monoye, il y a des armes ? Je croy que c’est un instrument pour fabriquer la monoye.
Obligez moy de me mander si pour faire des jettons il faut des concessions particulières.
J’ay quatre monnoyes d’Anjou, 2 d’or, une d’argent fin, l’autre de bas argent. Il n’y en a que deux à moy, celles d’or ne me sont que prestées, mais avec le temps, je tascheray de les avoir et de tout ce que j’auray, je me contenteray d’en conserver des empreintes et le metteray dans vostre cabinet comme dans un dépost public. Je vous enverray de peu tout ce que je pouray. Je vous suis obligé du présent que vous me voulez faire de vostre planche, je vous promets d’en [tirer] des estampes. Je suis avec une extrême considération vostre très humble et très obéissant serviteur,
Pétrineau
Je vous prie, envoiez moy des empreintes de tout ce que vous avez en monoyes ou médailles ou anciens jetons d’Anjou, autres que ceux des maires.
[Monsieur de Gaignières, à l’hostel de Guise à Paris]