Transcription
A St Mesmin d’Orléans, le 7 mars 1690
N’oubliés pas je vous prie de voir le père de la Chaize sur ces affaires
Vous m’avés ordonné, Monsieur, de vous rendre compte de mon voyage, et je m’en acquite avec plaisir puisque vous me faites l’honeur d’y prendre. Je suis arrivé icy heureusement, je vais continuer dans peu de jours par Poitiers et de là à Limoges [où] je fais estat de passer la semaine sainte et les festes suivantes. Si je pouvois rester en ce pays là tout à fait ou pour un temps, je crois que mon séjour n’y seroit pas inutile pour les personnes qui ont besoin de [mes] petits soins. J’ay laissé l’ordre au père prieur de vous donner tous les papiers que vous voudrés de ma [cassette]. Je doute pourant qu’ils nous soient utiles sans [moy], tout ce que j’ay de Comborn après les cahiers que vous avés vu estant extrêmement espars ; je vous supplie de me donner le partage de Blanchefort ou son [...] de Comborn et le mettre au coffre. Je viens d’apprendre qu’on m’apporte à Paris le testament d’Arnaud Albert [neveu] du pape Innocent VI et archevesque de Narbonne et celuy qui a transporté la famille en Provence et peut-estre que cela faira conestre quelque chose de la famille. Je trouveray ce papier sur ma route, je suis, Monsieur, aussy parfaitement que je le dois, vostre très humble et très obéissant serviteur,
Jean-Baptiste de Ste Anne Pradilhon
[Monsieur de Gaignières, à l'hostel de Guise à Paris]