Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Jean-Baptiste Pradillon à Gaignières, 19 juin 1691]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
95
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Jean-Baptiste Pradillon à Gaignières, 19 juin 1691]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Région traitée
Limousin
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
La lettre que j’eus l’honeur de vous escrire d’Eymoutiers vous apprit, Monsieur, que j’avois receu les papiers le mesme jour que je partis d’icy. Je n’y suis revenu que depuis six jours, ayant essuyé deux mois de goutes. Au retour, j’ay examiné les notes que vous avés faites, et pour les esclaircir, je dois vous dire que le cayer (sic) intitulé « Nobiles lemovicenses » et l’autre qui est "Ex actis ecclesiae lemovicensis". je les ay copiés sur les extraits du sieur Bandel qui a travaillé sur les titres de cette église. J’ay fait moy mesme l’extrait du cahier intitulé « Jumilhac » chés monsieur le marquis de Jumilhac, dans son thrésor où je ne fus qu’un moment. Dans cet acte, il est aisé de remarquer que c’est Pierre de La Porte qui espouse la sœur de Pierre de Pierrebussière car il est dit Petro de La Porta milite marito futuro Heide de Petrabusseria. Je ne sçais point les changemens de la terre de Jumilhac, il ne me seroit pas difficile de voir tout ce qui est dans cette maison, mais je ne suis pas toujours en estat et en pouvoir de faire des voyages car les gens comme nous ont des mesures à garder, et à moins de se mettre au dessus de cema, il n’y a pas moyen de bien faire. Cependant, je commence à avoir plus de lumières et mieux conestre les bons endroits. Touchant Jumilhac, il me revient en pensée que j’ay eû bien des actes où il appartenoit à ceux de La Porte beaucoup en deçà de 1311. Je le retrouveray peut-estre. Je n’ay point de conessance où peuvent estre les cèdes de textoris, il est vray que l’an passé nous avons réuni un bénéfice à cette abbaye qui est dans le Bas Limosin, nostre fermier est venu avertir qu’il a trouvé quantité de cèdes notaire et de textoris entr’autres qui parlent de nostre bénéfice. Je suis prié et pressé de les aller voir et je m’en acquiteray dans le mois prochain. Mandés moy au plutost ce que vous souhaités de textoris au cas que je le rencontre, et comme ces papiers sont chés un habitant de l’Arche qui appartient à monsieur le duc de Noailles, faites moy la grâce de m’envoyer une lettre en faveur à quelcun (sic) des officiers du seigneur, afin que j’aye la liberté de lire en faisant quelque présants et si je prens des copies, on les payera raisonnablement.
J’ay vu depuis peu les homages du vicomte de Turenne à l’abbé de St Martial, ils ne sont point dans les archives de l’Église, c’est dans une cède.
J’ay vu aussy plusieurs belles cèdes du 14. et 15. siècle dans lesquelles j’ay trouvé bien des actes de la maison d’Albert, qui serviront à rectifier ce qui est défectueux dans les mémoires de monsieur Clairambault. Je vous supplie de l’en avertir, je n’ay point encore trouvé de nouvelles du Thomas Albert qu’il cherche. J’ay esté à Uzerche sans pouvoir rien descouvrir. Je crois que tout se trouveroit à Monteil où les Alberts demeuroient, qui n’est pas loin d’icy, à l’entrée de l’Auvergne au diocèse de Clermont. Ce que j’en ay trouvé est dans les cedes d’un notaire de la terre de Murat et Tarnac en Limosin qu’Estienne Albert acquist en 1406. Cette terre appartient maintenant à un de mes cousins germains mais il n’a point de titres. Je verray le reste de ces cèdes qu’on m’a dit estre à Tulle. J’ay escri (sic) à un de mes amis de Guéret et qui travaille affin qu’il aille au Monteil dont il est voisin. Enfin, dites je vous prie à monsieur Clairambault que je fairay tous mes efforts pour le satisfaire. J’ay l’honeur d’estre, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur.


Fr. Jean-Baptiste Pradilhon

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