Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de monsieur de La Valette à Gaignières, 20 juin 1690]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
452
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de monsieur de La Valette à Gaignières, 20 juin 1690]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Lion, ce 20 juin 1690

Il y a trois semaines, Monsieur, que je suis incommodé d’une colique très cruelle qui ne m’a donné du repos que depuis deux ou trois jours, j’ay pris deux fois de l’émétique pendant ce temps là et quantité d’autres remèdes qui m’ont autant affoibly que j’aurois eu la fièvre continue pendant tout ce temps là, c’est ce qui m’a mis hors d’estat de travailler à vos curiosités, je vous envoiray pourtant par monsieur Pouleaux, enseigne des Cent Suisses, qui partira d’icy dans sept ou huit jours dans une lettre bien cachetée que je le prieray de garder jusques à vostre retour dans le cas que vous soyez parti quatre jettons d’argent que j’ay eu bien de la peine à trouver, l’un a les armes de monsieur l’archevesque d’un costé, et de l’autre une pendule avec nec moras nec novit errores 1670, l’autre les armes de monsieur du Péron de la prevosté "monsieur du Péron" et de l'autre costé "per mansurae arrha quietis 1684", [l'autre] les armes de monsieur du Péron lorsqu’il n’estoit qu’eschevin, "Lambert [...]thainpierre, seigneur du Péron, eschevin" et de l'autre costé des estoiles "[...] nobis lucemus nec moriemus, 1676", l'autre les armes de monsieur [...]chaponay de la prevosté des marchands, de messire Balthasard de [...]chaponay et de l'autre les armes de la ville, 1678. J'y ay joint [les] jettons de cuivre que je crois que vous n’avez pas et que j’ay eu [par] hasard, ils sont de ce pays cy, je voudrois les avoir trouvé d’argent.
Pour les portraits je n’ay guères avancé, n’ayant pas esté en estat d’aller chez les graveurs, quoique je doute que j’y en trouve beaucoup parce que ces misérables n’en gardent aucun et donnent bien souvent la planche sans en réserver un pour eux. Quand je pourray agir je les verray tous et leur recommanderay de m’en garder au moins deux de tous ceux qu’ils feront. Le père Menestrier a plus de facilité pour en avoir que moy, ayant icy une vintaine de [petits] régens qui furètent partout par le moyen de leurs écoliers et qui n’ont autre chose à faire les jours de fériés que de courre d’un costé et d’autre. Je me suis trouvé heureusement celuy de monsieur Falconet qui a esté au jour pendant deux ans mais qui n’est point jaune, je vous l’envoiray avec un de monsieur Demis, un bon prestre de ce diocèse qui est mort depuis peu et qui a estably icy les petites écoles. Si j’en peux trouver quelqu’autre je les joindray, je vous rends mille grâces de la généalogie de Viole que vous me voulés envoyer, il n’est pas juste que vous vous en dépouilliés pour moy, je ne vous l’ay demandé qu’au cas que vous en trouvassiés quelqu’une. Si pourtant vous ne vous en souciés plus, vous pourrés la remettre à monsieur Maseranny [...] qui demeure à présent dans la rue Saint Dominique au fauxbourg Saint Germain qui me la fera tenir par quelque occasion. Monsieur Vaginay, procureur du roy, s'appelle Jean et est de très petite extraction, ayant fait luy mesme sa fortune, sa femme s’appelle Marie du Four[...] dont le père estoit à ce que j'ay ouy dire procureur. [Camille] Loubat Carles estoit trésorier de France. Son vray nom est Loubat, celuy de Carles est celuy de sa grand-mère qu’il porte par substitution. Son père s'appelloit s’appelloit Bartélémy Loubat Carles, aussi trésorier de France. Son grand père Hugues Loubat, esleu à Lion et son bisayeul François Loubat qui avoit esté échevin et auparavant marchand. Voilà toute la généalogie.
Je vous ay déjà mandé ce que c’est que Duxius. Il n’a point laissé d’enfans mais des neveux dont les descendans sont à présent officier dans [l'élection].
Je n’ay pas l’Historia de Rossi Parmigiani dont vous me parlés, les généalogies des Italiens sont si mal faites et si fausses pour la plus part que je n’en fais pas grand cas quoique j’en aye plusieurs. La généalogie d’Amiot est très peu de choses, ses armes sont d’asur à trois [hermines] ou belettes d’argent passants l’une sur l’autre. Son père estoit lieutenant de la conservation, son nom est Béraud dit Amiot. Je ne crois pas qu’il vienne de ce Clément Amiot, je ne sçay mesme d’où il […] noblesse. La mère de celuy cy estoit de Bonay, bonne maison [du Bourbonnois].
Je suis si foible que la teste me tourne, je finis donc cette lettre en vous priant de me croire toujours vostre très humble et très obéissant serviteur,
La Valette

[Monsieur de Gaignières à l'hostel de Guyse à Paris]
Remarques
Laurent Pianello-Besset, seigneur de la Valette, fut prévôt des marchands de Lyon entre 1687 et 1689. Il amassa pour le compte de Gaignières de nombreux portraits et jetons. Il mentionne ici notamment des jetons émis par le Consulat de Lyon. Les passages soulignés dans la transcription correspondent aux passages de la lettre soulignés par Gaignières lui-même.
Bibliographie
Jean Tricou, Les jetons consulaires de Lyon, Paris, Bourgey, 1955.

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