Transcription
Le 2e avril 1709
Je vous envoye, Monsieur, un pacquet d’une très jolye présidente à mortier du Parlement de Bourgogne. Il y a long temps que je le garde, mais il m’est survenu des embaras et j’ay voulu vous donner le plaisir de le décachetter. Je ne sçay s’il y aura quelque lettre pour moy, en tout cas vous me la renverrés afin que j’y fasse réponse, estant honteuse d’y procéder sy tard.
Monsieur l’évesque de Saint-Pons m’a escrit aussy que pour satisfaire à l’honneur de vostre curiosité, je prisse la peine d’ouvrir une boette qu’il a céans, dans laquelle il y a des pièces qui concernent son procez contre les Récollets, pour n’avoir pas à les chercher dans le grand nombre de fatras de papiers qu’il a en Languedoc, quant à cela, j’ay besoin de vostre secours et d’un scribe qui aille vite, sy ce n’estoit point abuser de celuy du pot pourry, j’oserois le prier sous vostre bon plaisir, de vouloir bien adjouter au livre dont je charge le messager les chanson de monsieur de Coulange. Je suis accablée de fluxions et j’ay besoin de quelque chose qui me réjouisse, d’autant plus que l’on ne parle plus que de misères et de mortalités en grands et petits volumes, mais vive monsieur le cardinal de Noailles que j’honore et respecte encore bien d’une autre manière que je ne faisois depuis que nous ne nous sommes veus. Conservez vostre santé, Monsieur puisqu’elle m’est tout de même très précieuse.
La Marquise d’Huxelles