Transcription
Le 20e février 1710
Voicy, Monsieur, une pièce copiée sur l’original de monsieur l’abbé de Polignac, y auroit-il du papier de reste pour l’adjouter à mon livre et un fond de bonté pour aller jusqu’au bout ? J’ose vous en suplier, et celuy qui écrit que je voudrois dédommager comme il seroit bien juste. La pièce peut aller dans vos curiosités, estant correcte à cette intention. J’appris hier que le mandement de monsieur de Saint-Pons a esté condamné à Rome. La flétrissure ne l’amoslira pas, et les bouts rimez sont une couronne pour le ciel d’une façon, car je ne prétend pas y metre mon nés pour la terre, mais je serois bien aise encore d’en avoir mon livre garny. Cependant dans toutes les agitations qui règnent, je crois nos amusemens les plus innocens.
On donne à la maison de Noailles le crédit d’avoir obtenu la démission de monsieur le duc de Guiche en faveur de monsieur son fils pour le duché, ce qui fait son mariage conclu et arresté avec mademoiselle d’Humières.
Mille tendres bons jours. M. de Jarzé ne revient point, je luy ay fait vos complimens sans en avoir encore de réponse dont je suis très scandalisée, car à qui se peut-on fier? Voudroit il avoir la place de l’abbé du Bos ? Vous sçavez la chanson. On dit que le premier plénipotentiaire en mène un autre qui excelle mais on n’en sçauroit trop avoir de bons, et il se débite que les passeports viendront les premiers jours du moins prochain.