Transcription
Si vous me donniez de la joye, mon cher Monsieur, par la nouvelle de vostre retour et de vos bontés ordinaires, il ne m'est pas possible de vous la tesmoigner autant que je voudrois par celle de la perte de M. le comte de Nouailles, que j'avois apris il y a trois jours. La part que j'y prends est très grande [vous cognessez] mon attachement et mon respect sincère pour cette illustre famille. Je ne leur en tesmoigneray rien, vous sçavez que je suis très meschant courtisant. J'espère que vous placerez mon nom lors que vous aurez occasion soit auprès de monsieur le mareschal, de Madame, que de son Eminence.
J'auray l'honneur de vous aller embrasser aussi pour vous en faire à vous mesme mes complimens, sachant combien vous estes sensible à ce qui regarde toutte cette maison.
J'ay esté prié de sçavoir de vous so vous cognessiés un homme de cette maison apellé M. de la Bresche et si l'on pouroit sçavoir les raisons de sa retraite.
Je vous embrasse mil fois avec respect,
Le Juge
[Monsieur de Gaignières en son hostel à Paris]