Transcription
J'ai gardé longtemps la lettre que le père Le Gallois se donne l'honneur de vous écrire, Monsieur, parce que je croyois que vous nous feriez celui de passer par St Germer en allant à Forges. Vous voulez bien me flatter que vous en avez eu toute la volonté, et que le seul méchant chemin s'y est opposé. Je ne doibs pas vous en estre moins obligé, je vous le suis infiniment des nouvelles assurances que vous me donnez de toutes vos bontez. Oui, je suis trop heureux de la part que vous me donnez dans votre souvenir et de celle que vous prenez pour tout ce qui me regarde. Je suis dans une parfaite santé depuis les eaux que je pris l'année dernière. Ce n'est point cependant à ce remède que je l'attribue, il me fist plus de mal que de bien. Il n'en a pas eté de mesme à votre égard puisque vous voicy encore revenu à Forges. Je ne doute point que le père Gallois mon bon ami ne vous y fist passer de plus agréables momens, s'il y étoit encore. Il a de l'estime infiniment pour votre mérite et de le reconnoissance autant qu'on peut avoir de toutes les amitiez que vous luy avez faites. Je ne lui céderai néantmoins en rien sur ces deux articles et on ne peut être plus que je le suis votre très humble et très obéissant serviteur,
P. Gabriel Pouget, prieur de St Germer
Ce 30 juillet 89
Je ne manquerai pas de faire tenir votre lettre au père Gallois.
[Monsieur de Gaignières à Forges]