Transcription
7 aoust 93
Je n'ay receu vostre dernière lettre, Monsieur, qu'au retour d'un petit voyage que j'ay fait à dix lieues d'icy. Cela est cause que je n'ay dû vous faire réponce dans le temps que vous avés demeuré à Châlis. Je suis bien aise que le prieur de cette maison ayt fait son devoir et que vous soyés content de son procédé. Je ne manqueray pas de luy marquer la bonté que vous avés pour luy et la part que je prens à tout cela.
Il ne me reste plus qu'à vous prier, Monsieur, de vous souvenir un peu de nous. Je ne désespère pas encore de vous voir icy avant la fin de l'automne, ce sera pour moy un plaisir très seur que je recevray avec une reconnoissance infinie, et si vous venés avant la fin des beaux jours, nous fairons quelque promenade dans le voisinage où vous trouverés peut estre de quoy vous amuser agréablement. Souvenés vous Monsieur de ce que vous m'avés promis sur cela et que personne ne vous honnore plus véritablement que vostre très humble et très obéissant serviteur,
L'abbé de Pontigny
[Monsieur de Gaignières, à l'hostel de Guise à Paris]