Transcription
Voilà, Monsieur, le serviteur que je me suis desjà donné l'honneur de vous recommander. Je prens encores cette liberté, sçachant combien vous estes bon et bienfaisant. Je vous asseure, Monsieur, que je metteray sur mon comte tout le bien qu'il recevera de votre charité et je prierai notre seigneur de le vouloir mettre sur le sien, comme il l'a fait espérer en disant qu'il s'attribuera le bien que nous ferons aux moindres de ses serviteurs. Je crois celui-ci du nombre des siens, vous jugerés de sa capacité, et j'ay tant de confiance en votre bon coeur que je n'hésite point à me promettre que s'il luy manque quelque disposition pour entrer dans une condition honnête, vous luy donnerez des conseils paternels. Ayez, Monsieur, cette complaisance pour moy qui suis en vérité avec tout le respect possible, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,
Julien Raguideau
Ce 19 décembre 1694