Transcription
A Clermont ce 12 octobre 1674
J'ay receu des mains du sieur Boyer la lettre que vous m'avés faict l'honneur de m'écrire. Il sera le témoin de la joye que j'y ay eüe, mais je veus bien qu'il le soit aussi du pire reproche que j'ay à vous faire de la distance que vous avés tesmognié (sic) avoir pour moy en doubtant si j'estois encore de vos amys. On interprète toujours en bonne part tout ce qui vient de la part de ses amys, or, c'est ce qui m'a faict penser que ce doubte n'estoit qu'un effet d'amitié de votre part qui vous avoit faict craindre quelque inconstance de ma part dont je ne suis assurément pas capable envers mes amys, et moins encore pour vous que pour tout autre. Je vous supplie, mon cher Monsieur, d'en estre persuadé. Je vous envoye la lettre que vous m'avés demandée pour M. de Rambouillet. Je souhette qu'il aye son ess[...] mais je vous avoue que j'ay sujet d'en doubter parce que je sçais que les employs sont devenus si rares dans les affaires que c'est tout ce que Mme Ribeyre a pu faire que d'en obtenir un pour un de ses parants après deux ans de sollicitations qu'elle a faicts pour cela. Je souhette cependant qu'il réussisse mais quoyqu'il arrive, je vous prie de ne pas moins me croire votre très humble et très obéissant serviteur,
Ribeyre
Vous me fairés plaisir de me mander quelque fois des nouvelles