Transcription
A Rouen le 11 mars 1691,
Je connois votre ponctualité, Monsieur, et c'est ce qui me mettoit en peine de ne point recevoir de vos nouvelles, car je ne vous ay jamais soupçonné de négligence, mais j'avois peur que vous ne fussiez malade, car je ne vous croyois pas non plus à la campagne du temps qu'il fait. Vous avez payé avec usure le retardement de vos nouvelles qui estoient détaillées avec esprit et abondance. Je vous en fais mes très humbles remerciements. Nous n'avons rien à vous mander d'icy en eschange. Nous avons desjà trois détachements de nos gallères partis, et il n'y en a plus que deux à partir, nos troupes de quartier d'hyver partent aussy et nous allons nous trouver bien seuls. Notre archvesque se porte à miracle et remply bien tous ses devoirs et vient quelques fois faire collation avec nous, et jouer quelques parties de trictrac. Je vous suplie de dire à M. l'abbé Dangeau que je luy envoyray demain ou après demain tout ce qu'il m'a demandé. J'espère que vous voudrez bien me continuer les petites relations quand vous en aurez matière, jusques à ce que j'aye l'honneur de vous en remercier à Paris. Je suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Ch. Faucon de Ris
[Monsieur de Gasnières dans l'hostel de Guise vis à vis le manège à Paris]
Bibliographie
Grandmaison (Charles de), "Gaignières, ses correspondants et ses collections de portraits", Bibliothèque de l'Ecole des chartes, t. LI, 1890, p. 599.