Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de M. de (Saint-René) à Gaignières, 2 mars 1701]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
347
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de M. de (Saint-René) à Gaignières, 2 mars 1701]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Monsieur,

Je suis chargé de la part de madame de Fontevraux de vous prévenir d'une affaire où vous pouvez lui rendre de bons offices. Elle vous en escriroit elle-mesme sans une violente migraine dont elle est actuellement incommodée. Un religieux de Fontevraux, prestre, aagé de 27 ou 28 ans, esprit inquiet, mal tourné, opiniâtre, littéral et qui ne laisse pas de [sçavoir] quelque fois l'art de couvrir touts ces défauts d'un air de modestie, de piété et de simplicité, s'est avisé de s'aller plaindre de madame de Fontevraux à monseigneur l'archevesque de Tours. Il a fondé cette ridicule démarche sur une prétendue bulle qui permet aux religieux de Fontevraux mécontans de oorter leurs griefs contre les dames abbesses à monseigneur l'archevesque de Tours, l'évêque d'Angers et M. le doien de Saint-Hilaire de Poitiers comme commissaires nommé (sic) par le Saint-Siège pour la réforme de l'ordre de Fontevraux. Ce prélat judicieux, convaincu de la légèreté de la plainte et persuadé que madame de Fontevraux n'en sçauroit donner aucun subjet légitime, a conseillé au religieux de retourner à sa supérieure et n'a voulu prendre aucun party à cet égard que celui de faire donner icy avis de ce qui se passe. Ce jeune homme opiniâtre et imprudent a menacé de porter sa plainte jusqu'au Roy, et comme il n'est pas possible d'avoir osé parler sur ce ton sans quelque grain de folie, il pourroit bien arriver qu'il en auroit assés pour tenter quelque démarche impertinente du côté de la cour. A tout hasard, madame de Fontevraux vous prie, Monsieur, de prévenir là-dessus dans l'occasion, son éminence monseigneur le cardinal de Noailles, à qui elle n'en escrit pas, par un esprit de ménagement pour ces grandes affaires. Ce religieux s'appelle le père Bouvet. Il se plaint qu'on luy refuse une [rolle] et l'argent nécessaire pour aller se guérir aux eaux de Bourbon d'une espèce de paralisie. Le premier chef est faux et ridicule; à l'égard du second, on luy fournit l'année passée abondamment de quoy faire le voiage. Il luy a plu d'emploier cet argent à d'autres voiages et à d'autres usages, sans conduitte, sans raison; d'ailleurs, quoyqu'indigne de nouveaux secours, on ne luy en a point refusé, et il n'en n'a (sic) point encore demandé. Le mauvais esprit de ce jeune homme mérite tout à fait d'être réprimé, et cela sans vouloir manquer à le soulager dans aucun de ces vrais besoins. Je vous prie de me permettre, Monsieur, de vous renouveller icy les sentiments de ma parfaite reconnoissance de tout le bien que vous m'avés fait l'année passée et de vous assurer que je suis avec un très sincère respect, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

St René M

Fontevraux, 2 mars 1701

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