Transcription
Au camp de Belver, 7 juin, 5h et demi.
La tranchée ouverte avant-hier à [dix] heures. On a fait mil pas sans perte que de 7 hommes blessez, le cadet Rousselet, sergent, y a esté blessé en reconnoissant la place. Nous croyons que le canon arivera demain.
Hier après midy Treucherie parut avec ses unquelets sur une hauteur , on les fit pousser, on en prit 4, leur en ayant gagné tous leurs postes.
Les prisonniers disent que le viceroy veut secourir par Cerdagne ou par le col de Founail. Monsieur de Chazeron mande que s’ils y arivent, ce qui paroist loin, il les combatra.
Du camp de Belver, 8 juin
Nostre canon n’a plus qu’à descendre pour aller à la Seu d’Urgel et monsieur d’Andigny nous a fait espérer ce jour au plus tar demain, ce qui fera le dénouement. La trenchée étant fort avancée et les barrières formées pour placer les pièces. Nous avons nouvelles que les ennemis s’assemblent du costé de Vic, ils font ce qu’ils peuvent pour nous faire croire qu’ils doivent secourir la place tantost du costé d’Urgel, tantost du costé de Cerdagne mais de quelque costé qu’ils vienent ils seront bien receus.
De Perpignan, 9 juin
[texte écrit à l’envers] vous m’avez fait espérer monsieur que je pourois faire copier le portrait de feu monsieur le duc de Créquy.