Transcription
L’archevêque de Paris parla au [cardinal] père prieur de Saint-Germain, sachant qu'il estoit bien avec Long. et Montespan et s'ouvroit à luy pour en sçavoir le secret du jansénisme et de la cour et s'en défendre. Il luy demanda que n’ayant pas dessein de s'eslever il peut metre à sa place à la direction de Saint-Joseph l’abé de Benjamin. Il luy dit qu’il n’avoit qu’à luy envoyer et qu’il luy diroit toutes choses. Il y vint, mais madame de Montespan l’ayant sçeu en parla à Monsieur qui en parla à l’archevêque et luy dit qu’il ne vouloit point que cet homme là fust directeur de cette [institution], si bien qu'il revint prier le père Tissier d’y retourner, ce qu’il fit après avoir esté 15 jours sans y aller et Benjamin n’y peut entrer décemment, leur envie de le faire sortir de Paris et pour cela Lestrade, evesque de Rennes, le demanda pour Renes ce que madame de Long. ayant sçeu qu’il avoit la dernière confiance en luy pour le spirituel et pour le temporel [des tels] qui estoit à Chesal-Benoist en parla à monsieur le prieur qui en parla au père Tissier et on l’obligea d’aller à Chesal-Benoist auprès de ce prince.
Après que le Roy de Pologne eut esté pourveu de l'abbaye de Saint-Germain, M. le cardinal de [Bouillon] m’y vint voir et me pria de luy mesnager une entreveue avec ce prince, qu’il m’en seroit obligé et de sçavoir adroitement s’il ne luy donneroit pas un fauteuil. Je le proposay au roy de Pologne qui me dit "hélas, mon père, je luy donneray tout ce qu’il voudra. Je suis un roy dépouillé qui ne prendra pas grande [...], je n’ay plus rien à mesnager". Le cardinal me vint prendre, je le conduisis et après bien des [...] de M. le cardinal de B et de la part du roy de Pologne ils s’assiront il (sic) certain fauteuil et je les laissay. Il proposa au roy de Pologne de luy eschanger l’abbaye de Saint-Germain pour celle de Saint-Ouen qu’il supléroit au surplus ou par des pensions sur les autres bénéfices ou par d’autres bénéfices, que Saint-Ouen estoit une grande et belle abbaye, qu’il seroit plus loin de la cour et de Paris, qu’il auroit une cour en son particulier telle qu’il voudroit, qu’aussi preux qu’il estoit il devoit procurer le.. de l’abaye, qu’il estoit fort bien à la cour ; qu’il soutiendroit [la] juridiction. Le roy de Pologne luy dit qu’il verroit, qu’il y penseroit. Le lendemain il m’envoya quérir pour me dire la conversation qu’il avoit eue avec le cardinal de B qui l’avoit esbranlé. Je luy fis comprendre les difficultez qui s’y trouveroient et les raisons qu’il avoit de n’y pas penser. Il arriva une chose qui fit eschouer tous les vastes progets de ce cardinal. Le roy de Pologne, eschaufé par ce que luy avoit dit monsieur le cardinal de B. sur la juridiction, fit imprimer un mandement dont M. Colbert ayant été averty en parla au roy. Ensuite, il vint à l’abbaye après avoir fait enlever tous les exemplaires. Le roy cependant lave la teste au cardinal de B. et luy défendit de penser à cet eschange.
Marge : monsieur le cardinal avoit chargé le père Tissier de luy rendre compte de tout ce que feroit le Roy de Pologne, si bien bien qu’il luy dit ce que le cardinal traitoit.
Comme … demandoit des sufrages des [...] et le receveur général d’Evreux l'a avoué au père T.