Transcription
Monsieur,
Vostre dernière que le révérend père prieur me donna au commencement de janvier m'oblige de vous découvrir tout le mistère que je vous avois caché jusqu'à présent. Le manuscrit de que je vous ay envoyé le 6 juin dernier appartient à Dom Bernard Auber, lequel nous a fait voir les titres de notre chartrier dont il a soin. Je l'avois tiré de luy sous prétexte de le voir et vous l'ay envoyé avec la permission du révérend père prieur. Je ne puis luy faire la proposition de le troquer car outre qu'il ne sçait encore que vous l'avez, il ne donneroit jamais là-dedans, vous l'ayant caché exprez de crainte que vous n'en eussiez envie. Je vous prie de continuer à le faire transcrire comme celuy de M. Nicole, et je [porteray] Dom Bernard et le révérend père prieur à prendre la coppie. J'espère aller à Paris à la fin du caresme ou aprez les festes, nous voirrons si vostre serviteur est bien avancé. Je vous asseureray en mesme temps comme je fais présentement que je suis, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,
F.G. d'Aligre
A Chartres, le 12 mars 1700
[Monsieur de Ganières à l'hôtel de Guise à Paris]