Transcription
Je suis pénétré, Monsieur, des marques de la bonté de votre cœur, je le connois et je m’y confie depuis longtemps. Il y en a bien peu dans le monde de semblables. Ce qui m’a le plus affligé, c’est ce qui m’est venu par un de vos anciens amis pour qui j’ai toujours eu beaucoup de respect et d’attachement, mais ne parlons plus de mes peines ; c’est des vôtres dont je suis inquiet. Cette belle maison qui devoit vous donner tant de comoditez et de plaisir vous cause du chagrin et de l’embarras. Je crains même que les affaires ne nuisent à vôtre santé. Je souhaitterois que vous pussiez faire des voyages de curiosité et que notre frontière pût vous tenter. Vous y trouveriez une infinité de monuments surtout dans les abbayies. Personne ne vous honnorera jamais tant du fonds du cœur, ni avec un attachement qui soit, Monsieur, plus à toute épreuve que votre très humble et très obéissant serviteur,
Fr[ançois] archevêque duc de Cambray
A Cambray, onze novembre 1697