Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 18 février 1697]

  • [Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 18 février 1697]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 18 février 1697]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 18 février 1697]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

Cote ou no d'inventaire
Folio
131
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 18 février 1697]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1697
Metz (57/Moselle)  
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Metz, le 18 février 1697

Il n’y a point de journée que je ne songe continuellement à vous, Monsieur, et il n’y en a point depuis quinze jours que je suis arrivé icy, Dieu mercy en très bonne santé, que je ne me propose de vous demander de vos nouvelles et de vous donner des miennes, cependant je ne l'ay point fait pour vous dire que c’est l’occupation que j’ay qui m’en détourne. Ce seroit vous dire la vérité mais une mauvaise excuse, je vous prie néanmoins de la recevoir. Je ne vous en fais point sur le mistère que je vous ay fait de ce voyage, je vous en fais encore un autre que je ne peus dire parce qu’il seroit encore à ma confusion. Il vaut mieux vous asseurer que je vous suis obligé de la connoissance que vous m’avez donnée de monsieur Ferrand que j’ay conneu par le chemin pour un très honneste homme et qui vous rend bien le change de l’estime que vous avez pour luy. Il me pria fort en nous séparant de vous marquer combien il vous honnoroit et la reconnoissance des bons services que vous luy aviez rendus, dont il conserveroit toute sa vie la mémoire. Je n’ay pas manqué aussy de faire vos civilitez à M. Turgot qui les a receus très agréablement. Il m’a fait un accueil au-delà de tout ce que je pouvais espérer. Ses manières honnestes sont très agréables mais il est si accablé d’affaire et il faut répondre à tant de gens qu’il est difficile d’avoir grandz entretiens avec luy. C’est ce qui fait que je luy rends des visites fort courtes plus rarement joint que de ma part je suis bien aise de donner tout mon temps au travail que j’ay icy. J’aurois bon besoin d’avoir un second comme vous pour expédier affaire (sic) car il y auroit icy de quoy vous satisfaire et vostre curiosité et mesme dans beaucoup de lieux de cette ville qui mériteroient vostre attention et je ne les vois point qu’incontinent je ne songe à vous mais je n’ay ny le loisir ny la main propre à dessiner.
Dans les papiers que j’ay examiné jusques à présent, je n’ay rien veu qui méritast d’estre remarqué ny d’ancien. Je n’ay pas laissé de tout inventorier exactement, je ne sçay pas si je trouveray autre chose dans la suite. Il y a quelques petits sceaux que vous serez curieux de voir mais malheur à moy qui ne sçait pas les figurer parce que cela m’emporteroit du temps et je n’en ay point trop à perdre pour l’occupation que je fais. Imaginez vous près de 300 layettes de 2 piedz de long, d’un de large et de 8 pouces de haut, toutes pleines de papiers et tiltres fort pressez. Si c’est un ouvrage qu’on puisse faire en peu de temps et si seul j’en puis venir à bout dans moins d’un an, il y aura demain 15 jours que j’ay commencé et je n’en ay encore fait que cinq qui ne sont pas les plus difficiles. C’est une en 3 jours, jugez sur ce pied le temps qu’il y faudra employer, sans une quantité de tonneaux qu’il faudra encore visiter. Ce n’est dont pas tout à fait sans raison que je vous dis que j’aurois bon besoin de secours si l’on a dessein de terminer promptement. Sans cela, je pourois en venir à bout avec un peu de patience, je suiveray en ce point les ordres qu’on me prescria et tascheray de les exécuter.
Pardonnez si je ne donne pas si souvent de mes nouvelles comme je le souhaitterois, vous en sçaurez tousjours par monsieur le procureur général de la Chambre auquel je prendray la liberté d’escrire le plus souvent qu’il me sera possible. Si à quelque heure de vostre loisir vous voulez m’en donner des vostres et me faire part de ce qui se passe, ce sera une satisfaction dans les momens que je prends pour me délasser l’esprit de sçavoir que vous songez quelquefois à moy qui seray toute ma vie très parfaitement, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,

Du Fourny

Voulez vous bien me permettre d’asseurer icy M. le marquis de Refuge de mes obéissances, j’avois donné ordre qu’on luy reporta quantité de livres que j’avois à luy que j’avois mis à part. Je ne sçay si on l’aura fait, n’ayant point encore receu de nouvelles de Mme Clément. Je sçay seulement qu’elle a esté incommodée très fort d’un rhumatisme sur les rheins dont, j’ay bien du déplaisir et serois très fasché qu’il luy continuast comme elle en eu un l’année dernière.
Si vous me faites la grâce de m’aprendre de vos nouvelles, vous pouvez les adresser chez M. Blanchard, rue des Clercs à Metz, où je loge. Conservez moy tousjours un peu d’amitié.


Afficher