Transcription
A Metz, ce 22 décembre 1697
Au moment que je receus les agréables nouvelles que vous prenez la pène (sic), Monsieur, de m’envoyer si exactement, je ne veux pas manquer de vous remercier et à mesme temps de vous suplier de m’éclaircir si vous avez receu une des miennes en date du 24 du mois passé dans laquelle il y avoit un mémoire et plusieurs jettons de cuivre qu’on m’a porté pour sçavoir si vous les aviez et il y avoir aussy un petit mémoires (sic) de 4 ou 5 jettons qu'a M. le procureur général qui demandoit pareillement si vous les avez. Je vous marquois aussy en avoir deux des maistres eschevins de cette ville qui ne sont point sur vostre mémoire. Vous m’avez fait la grâce de m’escrire 3 fois depuis, sans me mander que vous l’ayez receu, ce qui me fait croire qu’il ne vous a pas esté rendu. Faites-moi le plaisir de m’en esclaircir affin que je voye à dresser un autre mémoire pour vous l’envoyer. L’on a publié ce matin la paix d’Espagne, d’Angleterre et de Hollande en cette ville et l’on ville et l’on chhante (sic) le Te Deum cet après-midy. Il y a feu et réjouissance à la ville mais le mauvais temps qu’il fait empeschera bien du monde d’y assister. L’on a fait aussy des prières par toutes les églises pour le sacre de Monseigneur l’Evesque de cette ville qui a deu estre aujourd’huy.
J’espère que dans la fin du mois prochain je pourray avoir achevé. Ce n’est pas que j’ay trouvé depuis dix ou 12 jours allant travailler à un récollement d’inventaires de papiers du feu sieur Ravaux, conseiller [de la main de Gaignières: Aspremont] de ce parlement, auteur de toutes les réunions qui se sont faictes des jours de Lorraines une 50aine de liasses de tiltres originaux de la maison d’Aspremont que je souhaiterois fort d’extraire avant qu’on les rendît mais je crains n’en avoir pas le loisir ou qu’on n'en laise pas. S’ils n’eussent point esté tirez des layettes où ils estoient cela auroit esté fait et l'aurois fait avec le reste que j’y ay trouvé. Je ne pouvois pas deviner qu’elles estoient là et ce n’a esté qu’en faisant ce récolement que je m'en suis aperceu. Je n’aurois pas esté du sentiment de les rendres (sic) estant tiltres de famille quoy qu’il y ait quantité d'adveus et de nombremens de terres relevans de cette terre mais M. Turgot est d’avis qu’on les restitue, c’est pourquoy il s’en faudra passer.
J’y ay veu aussy un registre d’un recueil de diverses pièces fait par un homme de Verdun qui vivoit au siècle passé. Comme il n’y a ny commencement ny fin, je ne peux dire de qui c’est. Il y a une cronique (sic) de Lorraine qui feut au duc Charles en 1575 dont tout le commencement est tout fabuleux, faisant descendre les ducs de Lorraine des anciens roys de Gaules 200 ans avant la naissance de Jésus Christ, mais depuis l’an 1100, elle me paroist plus mauvaise. Celuy qui a fait cette compilation vivoit en 1572, 73 et 74. Il y a des épitaphes et 2 ou 3 fragmens de généalogies et beaucoup de tiltres. Je l’ay par devers moy que j’examineray et en tireray ce que je pouray. Vous voyez comme je vous rends compte de tout. Mon armorial de Saint-Mihel est achevé. J’ay eu tort de le mettre sur du papier un peu mince, je n’y fis pas de réflexion, ce qui a fait que les armes sont un peu perchées.
Je vous suplie de me croire tout à vous.