Transcription
Il faut bien vous dire adieu avant que de partir, nous serons fort trompés si nous couchons icy après-demain. Je vous avoue cependant que je n’en désespèreray qu’en entrant en carrosse pour aller à Chastres. Vous sçavés que nous pousserons le voyage jusqu'à Fontevrauld, si vous me faittes l’honneur de m’écrire vous n’aurez qu’à m’addresser vos lettres directement à la cour. Il ne s’est parlé de rien depuis nostre dernière entrevue, peut-estre que le voyage me donnera des occasions de dire une partie de ce que je pense, si la vérité estoit bien connue, il devroit estre facile de venir à bout de ce que je souhaitte. On nous a dit aujourd’huy que M. le duc de Noailles estoit beaucoup mieux, j’en ay une très grande joye et si vous me faittes l’honneur de m’écrire que ce ne soit pas je vous prie sans m’en mander des nouvelles. Je suis tousjours tout à vous et sans compliment je ne crois pas que personne au monde y soit davantage.
A Versailles, ce mardy 19 septembre