Transcription
Je suis chargé, Monsieur, de vous faire des excuses que vous n’aurez pas grande peine à recevoir. C’est de la part de Madame de Montespan qui après une si longue interruption de commerce sur les petites figures ne veut pas vous donner la peine de luy en aller reparler et monstrer à Saint-Joseph que je ne vous aye dit de sa part qu’elle est bien faschée d’avoir esté si longtemps à vous les demander. Elle m’ordonne donc, Monsieur, après ce compliment qu’elle ne manquera pas sans doute de vous faire elle-mesme et asseurément mieux que moy, de vous prier de sa part de l’aller trouver samedy à une heure après-midy à Saint-Joseph et d’y porter ce que vous avez de fait avec ce bon esprit et ce bon goust qui vous suivent partout. Voilà, Monsieur, ce que j’avois à vous dire pour madame de Montespan. J’adjousteray s’il vous plaist pour moy que j’ay esté tres fasché de n’avoir p profiter de l’honneur que vous me fîtes il y a quelques temps de me venir chercher. J’espère que vous me ferez la mesme grâce et que je seray plus heureux la première fois que vous viendrez icy où vous me trouverez toujours plein d’estime et d’amitié pour vous,
L'abbé Girard
A Versailles, ce jeudy 9 février 1690