Transcription
Je ne sçay, Monsieur, sur quoy fondé j'ose vous demander des petits plaisirs, je soubçonne que c'est sur vostre honesteté naturelle et dont vous m'avés toujours fait une part si obligente. Je suis obligé de faire dimenche prochain un voyage à Evreux pour cinq ou six jours et à la veille de partir, un cheval de selle et deux chevaux de carosse deviennent boiteux, quoique jusques icy je n'aye pas trouvé pour de l'argent à remplacer ceux de carosse, j'espère pourtant d'en trouver à la fin et qu'il en restera à Paris après touts les relais qu'il faut pour la cour. C'est pourquoy je me retranche à vous en demander un de selle pour un valet et un carosse à quatre places sans ar[...] si cela est pratiquable et que la prière ne soit point incivile. Je vous auray une extrême obligation de me l'acorder car dans la nécessité indispensable où je suis de faire ce voyage je ne suis pas dans un médiocre embaras. Je suis, Monsieur, autant qu'homme de France vostre très humble et très obéissant serviteur,
L'abbé de Grignan
[février 1680]