Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de sœur Thérèse de Jésus (de Remenecourt) à la marquise d'Uxelles, sans date]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
145
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de sœur Thérèse de Jésus (de Remenecourt) à la marquise d'Uxelles, sans date]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
   
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Jésus Maria

C'est une marque que l'on pert tout à fait les habitudes du monde dans le cloistre que la grande ignorance où je suis après toutes les peines que j'ay prise (sic) à deviner la personne qui m'escrit, car quoy que je sache que la lettre vient de Soysy et que Mme la présidente de Bailleul a trois filles, j'en crois deux mariée (sic) et je ne say sy la troisiesme est encor veuve, sy c'est à cette troisiesme que j'escris. J'entans la marquise du Xel (sic), j'aurois un style différent à prendre que pour les deux autres car quoy que ses mots de la lettres (sic) veullent sembler dire "je veux estre carmélite", ils peuvent aussy s'entandre "je veux estre du party que vous avés". Sinon, parlant générallement de faire retraite du milieu du monde ou pour se jetter dans un cloistre ou pour faire une vie dévotte et retirée, une dame mariée peut l'un et l'autre. A laquelle, donc, Mesdames, que je parle des trois, ou à une autre qui n'est pas une de vous ? Je vous respecte sincèrement et de bonne foy vous paroissés dans votre lettre pleine d'esprit et de mérite et votre âme sans doute estant embelie des grâces de la nature atten (sic) de la main libérale de son créatheur des biens plus solides que ceux que le monde promet et qu'il ne donne jamais. Ouy, Madame ou Mademoiselle, l'on oublie le monde dans le lieu où je suis, Dieu déttache ces neux funeste (sic) qui nous attache (sic) au néant et à la bagatelle et il nous fait voir l'erreur où nous avons vescu en cherchant de plaire à ceux qui par leurs complaisances affectée (sic) deviennent les destructeurs de notre repos. Nous les trompons souvent ou ils nous trompent pendent le commerce que nous avons avec eux et lorsqu'il est fini, quand Dieu nous esclaire, nous nous servons de notre propre expérience pour juger qu'il n'y peu avoir dans la terre de liaison sollide, qu'une mesme chose ne peut toujours nous plaire, et que lorsque nous comensons à desplaire ou que l'on desplait, nous faisons le malheur des autres ou que l'on fait le nôtre et que dans nos vangences et dans celles d'autruy nous trouvons des terribles douleurs. Dieu donc, lorsque l'on ce (sic) donne à luy, présante à l'imagination ce mellange dont la vie est composée de fragille (sic) plaisirs et de longues doulleurs. Il fait chercher des biens plus assurés et par les fréquantes réflections qu'il nous fait faire aus (sic) vérités du christianisme, il fait naistre des désirs dans nos coeurs de posséder en [tache] les félisités qu'elles promettent à ceux qui donnent tout à Jésus Christ. Ces désirs sont soustenu d'espérances et petit à petit nous prenons un train de vie dont la douce tranquillité n'est plus troublée de rien qui face ressantir au coeur ces terribles amertumes, desquelles il avoit esté capable. La mort n'est plus pour nous une chose terible puisqu'elle seulle nous peut introduire à la béatitude que nous attendons. Nous suportons les maladies avec passience et les petites incommodités que souffre le corps par l'exercice de l'austérité sont agréable (sic) à l'esprit comme le sont aus (sic) embitieux les travaux qui les font parvenir aux choses qu'ils souhaitent. C'est la pénitence que nous faisons dans la veue qu'elle nous fera jouir d'une plus grande gloire dans le ciel nous est douce et agréable. Le monde donc ne nous touche plus jusque au fond du coeur. Nous aymons encor nos amis mais d'une affection douce et tranquille qui regarde bien plus leur sallut que notre plaisir ou le leur. Les nouvelles du monde n'exsite (sic) plus notre curiosité, les sans (sic) n'en sont non plus esmeus qu'ils le sont lorsque l'on nous parle à Paris des affaires de Turquie ou de celles du Japon. Voilà de bonne foy la vérité sy je savois à qui je parle, je dirois des choses plus forte (sic) et plus proportionnées à son humeur et sa condition et à l'estat de sa fortune. J'attans ce segret et je suis, aymable inconnue, votre très humble et très obéissante servante soeur Térèse de Jésus, c'est ce nom que j'ai dans le cloistre, et autrefois Remenecourt
Bibliographie
Edouard de Barthélémy, La marquise d'Huxelles et ses amis, Mme de Sévigné, Mme de Bernières, Mme de Louvois, le Mis de Coulanges, M. de Callières, M. de Gaignères, Fouquet, 1881, p. 48 à 61

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