Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de sœur Thérèse de Jésus (de Remenecourt) à la marquise d'Uxelles, sans date (2)]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
149
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de sœur Thérèse de Jésus (de Remenecourt) à la marquise d'Uxelles, sans date (2)]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
   
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Vostre seconde lettre me paroit encor plus raisonnable et plus judcieuse (sic) que la première. Louez Dieu s'il vous plaît avec moy de vous avoir donné tant de lumière naturelle et demendons luy toutes deux ensemble qu'il y adjoutte celle de la grâce, et qu'elle soit si claire et si pénétrante qu'elle vous face cognoistre ce qu'il désire de vous. Je souhaite de tout mon coeur que ce soit un déttachement absolu de toutes les choses de la terre et une retraite qui vous face esviter les périls continuels dont elle est remplie mais pour vous porter à faire ce bien, je ne vousdrois pas faire un mal, c'est à dire que je ne vousdrois pas menquer à la sincérité que vous exigés de moy, ny vous engager par des mensonges à vous séparer des choses qui vous attachent à la terre. Je commencerey donc à vous parler de notre vie avec l'ingénuité que vous désirés, et sy vous n'i remarqués pas les deffauts que [vous avés] veu dans d'autre lieu, ne m'en croyés pas moins sincère s'il vous plait, car quoyque le mal soit plus ordinaire que le bien, cependent n'est pas impossible la grâce de Jésus Christ qui n'a pas vainement respendu son sang pressieux ny donné des conseils et des commendements qui ne dussent pas estre observé (sic). Je vous dis une vérité effective en vous assurant que l'intesret ne règne pas chez nous. Plusieurs dames de grandes qualités nous ont offert des sommes très considérable (sic) pour entrer seullement une fois le mois dans notre monastère et eussent acheté à un grand prix une entrée fréquente mais le trésor de la sollitude et de la tranquillité nous ont estés plus cher que ceux de l'or et vous jugerés par là que les richesses du ciel nous touche plus que celles de la terre. Nous avons constemment refusé des anfans des conditions les plus hautes en pentions pour ne pas partager nos soins que nous désirons employer tous entiers à notre sallut. Et quoyque l'opinion commune et l'usage commun des autres monastère (sic) soit d'ellever des petites fille (sic) avec le dessain de leurs insinuer de bonne heure le désir d'estre religieuse. Nous n'avons pas creu que cest usage fût utile ché nous où la vie estant plus retirée et plus austère exyge une vocation de Dieu plus forte et plus esvidente que l'on ne peut la cognoistre dans des jeune fille auquelles (sic) l'on a insinué dans la foiblesse de leurs (sic) âge des dessains dont il n'estoit guière capable et certe il est bien à craindre qu'ayant ressus sy facillement ces impression elle (sic) ne les perdent de mesme, et que n'ayant eu nul usage du monde elles prennent le faux esclat qu'elles en voyent quelquefois briller par la grille pour celuy de l'or et des diaments et qu'elles s'en laissent esblouir de telle sorte que voullant posséder des choses auquelles (sic) elles ont renoncé avant qu'elles les cognussent elle n'aportent le (sic) relâche et le désordre dans les monastère (sic) où elles sont ressue (sic). Toutes les personnes qui sont entrée (sic) ché nous l'ayant donc fait avec cognoissance, je n'en ay jamais veu aucunne s'en repentir et toutes persévèrent avec joye dans la vie qu'elles ont embrassée. Le temps ne destruit pas la dévotion de nos soeurs, elles l'ogmente (sic). J'en ay veu une qui mourut à soixante et traise ans, laquelle dans un âge si advancé estoit sy ardente à la prière que je l'ay veu oublier de menger et de dormir, et l'on peut dire que la grâce qui emplioit son âme animoit son corps, et qu'il estoit soustenu par elle seulle, tant elle avoit peu de soing de luy. Cette sainte personne estoit tante de M. le mareschal de Villeroy, elle estoit restée veuve à dix-neuf ans, elle se fit religieuse à vint -deux, elle estoit belle, jeune et riche de grandes qualités, et n'avoit qu'un fils unique qu'elle laissa entre les mains de ces parans. Vous jugerés bien par là, très aymable inconnue, qu'elle brisa bien des cheines. L'acsident qui la fit mourir fut fort estrange: un chirurgien maladroit luy piqua l'artère en la seignant. Son premier soing, se voyant blessée, fut de prier que l'on ne nomma jamais à personne le nom de son meurtrier, car elle jugea bien que son grand âge la randroit incapable de suporter les acsident (sic) de cette piqûre, et en effet elle en mourut. Deux jours avant qu'elle expira, comme je ne pouvois m'empescher de blasmer son boureau, "ne ditte rien de cest homme, ma fille" me dit-elle "bénissés plustost avec moy la mains qui m'a destachée des liens de ce corps et qui est cause que je vairé bientost Jésus Christ". Nous fusme toute très affligée (sic) de perdre une personne qui nous estoit sy chère, mais cependent, jamais il n'i en a eu aucunne qui ait laissé escouter dans ses plainte (sic) le nom de celuy qui avoit esté la funeste cause notre perte. Vous jugerés par là, aymable inconnue, qu'il y règne quelque charité parmy nous. J'avois commencé cette lettre il y a plusieurs jours mais m'estant par hasart bruslé les doits, j'ai esté contrainte de la laisser sans l'achever, malgré moy je suis contrainte de faire attendre notre homme. Je ne luy ay pas demendé votre nom par respec (sic) pour vous. Nous le saurons quand il vous plaira et j'attant une extrême joye d'avoir l'honneur de vous connoistre et l'inclination que je sans pour vous quasy malgré nous, parce qu'enfin je ne veux pas aymer sy vitte, m'assure cependent que quoy qu'il arrive de votre sort, il est assuré que le mien sera d'estre toute ma vie, avec beaucoup d'estime, votre très humble et très obéissante servante,
Soeur Térèse de Jésus
Bibliographie
Edouard de Barthélémy, La marquise d'Huxelles et ses amis, Mme de Sévigné, Mme de Bernières, Mme de Louvois, le Mis de Coulanges, M. de Callières, M. de Gaignères, Fouquet, 1881, p. 48

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