Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de sœur Thérèse de Jésus (de Remenecourt) à la marquise d'Uxelles, sans date (3)]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
153
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de sœur Thérèse de Jésus (de Remenecourt) à la marquise d'Uxelles, sans date (3)]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
   
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Mon doit ne mérite pas l'honneur que vous luy faite (sic), il ce (sic) porte bien présantement, et je l'employe avec plaisir à vous assurer que vous este (sic) obéye et que je vous ayme desjà de tout mon coeur. Ce fut bien plus la curiosité de nos tourières que la nostre qui fut cause que l'on suivit votre homme, mais celuy qui le suivit et (sic) sy peu habile que c'est tout ce qu'il auroit peu faire de retenir votre logis sy lon luy avoit donné par escrit fut simplement le carthier et la rue où vous logés. Il n'a jamais retenu les nom (sic) comme il les enten dire et en compose de tels qu'ils semblent qu'il les ait apris en Barbarie. Votre lettre montre assés que vous n'este pas de ces peys-là et le caractère de vostre esprit a je ne sais quoy d'agréable qui me force d'obéir à l'ordre que vous me donné de vous aymer. Il est cependent assés estrange que dans le cloistre vous me fassiés une advanture de roman. Je vous avoue que vous avés estrangement excité ma curiosité. Je me suis cassé la cervelle à deviner qui vous estes mais la menasse que vous me faites m'intimide de telle fasson que je deffand à tous mes sens de faire aune (sic) chose pour vous cognoistre. Je deffand à mes yeux d'estudier vostre caractère. Je deffand à mes oreilles d'escouter avec l'attention qu'elles ont faite depuis quelque jour que la personne de qualité et de la court est venue ou ne l'est pas, car pour faire plus d'une fille veuve à Mme Le Bailleur (sic) j'avois tué M. de Saint-Germain-Beaupré et je say sy peu de nouvelle du monde que je ne say sy sa famme l'eut beaucoup pleuré. Je ne veux donc, aymable inconnue, ne plus ni rien voir ni rien ouïr puisque vous me mesnassé, sy changement ceroit (sic) il point possible de savoir sy j'ay eu l'honneur de vous cognoistre ou depuis ou devant que je fusse religieuse, et sy vous este (sic) fille ou veuve. C'est qu'assurément ces deux temps diférans de la court d'allors ou de celle d'à présant me feroisent ogmenter ou acoursir (sic) bien des choses dans celles que j'ay à vous escrire, et votre condition de fille ou de veuve est aussy très nessessaire à savoir pour vous pouvoir parler de destachements des passions humaine (sic). Si je parlois à une personne qui laissât par exemple des anfans au monde lorsqu'il le faut quitter, je luy parlerois des dispositions qui reste (sic) à celles qui parmis nous en ont fait de mesme. Tout de bon, aymable inconnue, il y a quelque chose de cruel que vous ne pensiés pas que je soye assés discrette pour vous garder le segret, car enfin des propos communs comme ceux qu'il faut dire sur des thèses généralles de ce qu'est en soy la vie que nous faisons ne se raporterons (sic) jamais bien à ce que vous désirés effectivement de savoir. Votre dernière lettre, j'entans celle où j'ay quasy respondu, demendoit se me semble sy l'on ce (sic) défaisoit ché nous de toutes les passions humaines et sy l'on persévérois dans la dévotion, et comme vous me paroissés une personne qu'il faut satisfaire par des preuves esvidentes, je vous avois voullu montrer par des choses effectives que nous ne sommes pas intéressée, et par l'histoire d'une personne morte parmis nous dans un âge sy advancé dans une vertu si consommée que vous ne devés pas craindre le (sic) relasche dans la dévotion. Certeinement, aymable inconnue, il ne reste guière ché nous de vestyge des passion humaine (sic), mais ce que sont les autres n'est pas une règle pour nous mesme, de sorte que ce ne cera pas dans leurs vertus ou leur deffaut qui cause votre force ou votre foiblesse. Je puis en général vous assurer d'une chose, c'est que vous ne pourés appercevoir ché nous (or en moy qui suis bien mauvaise) que des exemples de vertu que l'esprit du monde n'i règne pas, j'entans prinsipallement ce meschant esprit du monde que Jésus Christ condamne tant dans l'Esvangile qui forme l'envie, la médisance, la haine et l'interest, car nous taschons d'estre sociable, douce et siville les une vers les autre (sic) et chacune n'est obligée qu'à s'acommoder aus usages communs de la religion. Un esprit gay demeure gay pourveu que ces gaité n'ait (sic) rien qui soit contraire au sillence de la maison et que la joye soit modérée. Un esprit triste demeure triste pourveu qu'il ne soit pas chagrin. La plus grande affaire consiste à chercher en Dieu soeul (sic) avec un grand ouvrage son plaisir et sa joye, à savoir doucement s'amuser à des choses innocente (sic) comme à quelque lecture ou à quelque ouvrage. Je vous ay demendé sy j'avois eu l'honneur de vous voir avant que d'estre religieuse ou depuis. C'est que sy c'estoit devant, sans doubte j'aurois moins de peine à vous faire comprendre par la manière dont vous m'aurés veue vivre dans la court de ce temps-là comment Dieu fait la grâce de métamorphoser les gens en certeine chose car pour l'esprit et l'humeur, ors que j'ay changé d'objet, je suis toujours (sic) [rature] et sincère, si j'ose dire une bonne fille, mais si je n'ayt pas eu l'honneur de vous cognoistre, ne me cognoissés pas sur ce raport d'autruy, car en vérité, de la manière que l'on me despaint, ce n'estoit pas comme j'estois faite. Mais pour revenir à vous, aymable inconnue, croyé moy, les remèdes généraus ne vallent jamais rien aus maux particuliers. Confié vous en moy, j'ose dire qu'en ma vie je n'ay trompé personne. Je vous dirés de bonne foy sy votre vie vous est propre ou sy elle ne vous l'est pas car à en parler générallement et véritablement, elle est innocente, elle est douce, elle est sainte, et devant Dieu et en ma consience, je ne puis pas dire y avoir jamais veu régler l'intérest, la désunion, le menque de charité ni le relâche dans la dévotion, mais j'y ay veu régner le contraire de toute (sic) ces choses. J'y ay veu des pratique (sic) de la plus généreuse et de la plus désintéressée charité. L'union y est parfaite et sy quelque fois par une parolle un peu moins douce l'on craint d'avoir blessé quelqu'un, le pardon et quasy aussy promt à estre demendé que l'injure à estre faite. Pour la charité, sans sortir de l'estat présant de notre maison, nous avons une bonne petite seur malade qui est véritablement une âme toute pleine de grâce et de sainteté, mais les advantages de la nature ne sont pas semblables à ceux de la grâce, elle est foible et mal seine et son plus grand employ et (sic) d'avoir soing des chandelliers que l'on met à mâtine qui ce (sic) disent à neuf heure du soir. Cependent depuis six jour (sic) quasy toute (sic) nos seurs sont occupée (sic) autour d'elle. Notre mère supérieure s'y est tant fatiguée que je ne pus m'empescher de luy dire hier, car je l'ayme fort, qu'elle feroit plus de faute à notre petite république que ceste bonne soeur, mais je suis contrainte de finir cette longue lettre par la plus belle raison du monde, c'est que le papier me menque. Quand vous le conoistrés, vous en rirés comme font quelque amie qui me reste, car souvent je menque tanttost de papier, tanttost d'ancre, une autre fois de plume et à Mademoiselle mesme avec laquelle, comme vous savés ou comme vous ne savés pas, j'ay passé une partie de ma vie, je luy mende froidement que je n'ay point de papier. J'ay desjà retourné quatre fois ma plume, c'est à dire que mon coeur et (sic) bien tourné vers vous puisque je prens tant de peine celon que ma plume et (sic) bonne ou mauvaise, mon caractère et beau ou lait. A l'heure qu'il est, elle est usée tout de bon. Je ne say où je prendrés du papier pour faire le paquet de cette lettre. Pour de l'encre, j'en ay trop abondemment car j'en fait des pasté féquemment (sic) comme vous le jugerés bien. Bonsoir, aymable inconnue, je ne m'en tien pas quitte pour cela de vous escrire l'année qui vien sy vous le désirés, car je trouveray du papier. Je ne say pourquoy votre homme est sy lomtemps (sic) à venir car il y a plus de trois heure (sic) qu'il a dit qu'il reviendroit dans une [heure].
Bibliographie
Edouard de Barthélémy, La marquise d'Huxelles et ses amis, Mme de Sévigné, Mme de Bernières, Mme de Louvois, le Mis de Coulanges, M. de Callières, M. de Gaignères, Fouquet, 1881, p. 48

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