Transcription
J’ay reçu avec un vray plaisir la lettre, Monsieur, que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire en me renvoyant l’histoire de notre monastère. Je dois supposer, Monsieur, que vous n’en aviez plus besoin parce que je vous avois supplié de la garder tant et si long tems qu’il vous plairoit. A l’égard, Monsieur, de la reconnoissance que vous me marquez, vous me permettrez de vous dire que vous ne nous en deviez point et que c’est à nous à vous remercier de l’honneur que vous nous avez fait et c’est ce dont je m’acquite au nom de notre petite communauté qui me prie de vous assurer de ses très humbles respects, elle se souvient encore, Monsieur, de la promesse que vous nous avez faites de nous revenir veoir, je compte sûrement là-dessus, je vous supplie de vous en souvenir vous [même], nous vous donnerons un appartement un peu moins mal-propre que celuy dans lequel vous avez logé puisque nous avons fait exécuter le dessein que vous eûtes la bonté de nous donner, il y a deux chambres et deux cabinets qui ne sont pas des plus incommodes. En attendant l’honneur de vous veoir, je vous demande en grâce une petite part à votre souvenir, ne la refusez pas s’il vous plaît à celuy qui est avec tout le respect possible, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Fr. Guillaume Saonier, Bonneval, 25e novembre 1695
J'ay bien parlé de vous à messieurs l'abbé et le marquis de Dangeau qui sont venus dans nos quartiers. Monsieur l'abbé de Dangeau me dit qu'il vous connoissoit particulièrement.
[Monsieur de Gaignières, à l'hôtel de Guise à Paris]