Le marquis d'Ussé fait ici référence à plusieurs événements théologiques et littéraires de la toute fin du XVIIe siècle. Il évoque notamment les déboires de "monsieur de Cambrai", c'est-à-dire Fénelon (François de Salignac de La Mothe-Fénelon), archevêque de Cambrai et précepteur du duc de Bourgogne. Il avait écrit pour son élève les célèbres
Aventures de Télémaque, publiées précisément en 1699. Cet ouvrage lui valut une disgrâce royale, Louis XIV y voyant une critique de ses méthodes de gouvernement. Le père Bernard Lamy publia en 1697 la
Défense de l’ancien sentiment de l’Église latine touchant l’office de sainte Madeleine.
Les pères jésuites Michel Le Tellier et Charles Le Gobien s'impliquèrent tous deux dans la querelle des rites chinois (concernant les méthodes d'évangélisation pratiquées par les missionnaires jésuites et l'adaptation du message chrétien aux rites locaux) qui opposait la compagnie de Jésus aux ordres mendiants franciscain et dominicain. Le père Le Tellier publia en 1687
Défense des nouveaux chrétiens et des missionnaires de la Chine, du Japon et des Indes et le père Le Gobien, en 1698, une
Histoire de l'édit de l'empereur de la Chine en faveur de la religion chrétienne, suivi d'un « Éclaircissement sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts ». Ce sont ces textes qui sont attaqués par le dominicain et janséniste Noël Alexandre dans son ouvrage
Apologie des dominicains missionnaires de la Chine ou Réponse au livre du père Le Tellier, jésuite, intitulé Défense des nouveaux chrétiens ; et à l'éclaircissement du père Le Gobien de la même Compagnie, sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts..
La tenture de l'histoire d'Alexandre fut tissée à la manufacture des Gobelins sur des cartons de Le Brun qui avait réalisé cinq tableaux (conservés au musée du Louvre et au château de Versailles sur ce thème).