Transcription
Samedy 16 novembre,
Je ne suis plus en estat de rien que de souhaiter passionnément, Monsieur, la continuation de l’honneur de vos bonnes grâces, car ne me portant pas trop bien, il m’est impossible d’obéir à vos ordres et d’aller demain ny après fouiller dans vostre fameux magazin, demeurons-en donc là. Ce qui restera de feuillets blancs seront des tables d’attente pour la postérité, je crois néantmoins qu’il n’y a pas de choses bien sûres de ce costé là, mais c’est le sort de toutes les choses mortelles. Enfin je suis dans les plus tristes réflections du monde par de noires vapeurs, plus difficiles à suporter encore que l’extrait baptistaire. Cela ne m’empêche pas de songer à vos incommodités et d’avoir pris beaucoup de part à celles qui vous ont empêché de sortir. Le seigneur de Jarzé m’en a dit des nouvelles, et que contre fortune, vous aviés un bon coeur qui vous faisoit toujours travailler, mais avec moins d’ouvriés. C’est encore une autre considération qui me doit retenir. A Dieu, jusqu’à ce que le ciel vous amène céans ou me conduise en vostre palais.
Si vous jugés ce petit brin d’aromatte propre à consommer l’ouvrage du pot pourry j’ose vous l’envoyer, et après cela vous aurés la bonté de me renvoyer mon livre.