Transcription
Je ne puis aprendre, Monsieur, toutes les bontés que vous avés eues à la recommandation de M. d'Amade pour obtenir que M. le duc de Noailles révoquast une ordonnance par laquelle il a défendu la chasse dans une terre qui est à mon frère et à moy sans vous en rendre mille actions de grâces et vous assurer que j'en ay toute la reconnoissance possible et que vous ne pouvés accorder vos bons offices à persone qui vous honore davantage. Comme cette affaire nous est d'une très grande conséquence dans la province, permettés, je vous conjure Monsieur, que je vous supplie très humblement de vouloir continuer vos sollicitations auprès de M. le duc de Noailles. C'est un faux exposé qu'on luy a fait lorsqu'on luy a dit que cette terre estoit au roy. Nous y avons esté maintenus par plusieurs arrests contradictoires dans toute sorte de justice sur cette terre et mesme en dernier lieu par une ordonance contradictoire rendue par M. de Bezons lorsqu'il estoit intendant du Languedoc et une autre rendue par M. d'Aguesseau en la mesme qualité d'intendant. M. Champeaux en remettra les pièces justificatives entre les mains de qui M. le duc de Noailles voudra. J'espère qu'après avoir esté informé de la vérité de ce que je vous avance il accordera à vostre supplication la justice qu'il ne refuse à persone. Je l'espère, Monsieur, par vostre entrenisse (sic) qui m'engage d'estre plus que persone du monde vostre très humble et très obéissant serviteur,
de Senaux
Ce 16 d'avril à Autun
[M. de Roquette d'Amade:] Vous voulez bien, Monsieur, que j'aye l'honneur de vous faire icy mes très humbles remerciements de touttes vos bontés et de vostre amitié pour moy en attendant que je puisse avoir l'honneur d'y satisfaire de vive voix vendredy s'il plaist à Dieu. Je suis, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,
de Roquette d'Amade
A Autun, le 16 d'avril 1684
[Monsieur de Ganières à l'hostel de Guise à Paris]