Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 29 novembre 1695]

  • [Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 29 novembre 1695]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 29 novembre 1695]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

  • [Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 29 novembre 1695]

    Archive .ZIP contenant l'image et sa notice en PDF

Cote ou no d'inventaire
Folio
21
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 29 novembre 1695]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1695
   
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Personne(s) traitée(s)
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
du 29 novembre 1695

M. Fagon, Monsieur, est aujourd’huy à Paris à la thèze qu’on luy dédie, à son retour je luy demanderay une épreuve de son portrait et je vous l’envoiray. Je suis bien fâché de la peine que vos vapeurs vous font, je vous plains plus qu’un autre parce que c’est un mal par où j’ay passé, mais vous me permettrés de vous dire que le dessein où vous me mandez que vous estes d’éviter le monde vous est très pernissieux, je ne me suis soulagé dans ce mal qu’en domptant cette avertion qu’en cet estat on a pour la société.
Vous n’estes pas seul, il y a issi bien des gents et de vos amis qui en sont accablez. Puisque vous le voulez, je vous envoie un nouveau mémoire des portraits que je cherche. Je croy que vous aurez receu de ma sœur ceux de Marot et de Saint-Gelais et une lettre que je vous ay escrit par la poste. Je suis bien fâché de ne pouvoir vous aller voir car, sans compliment, on ne peut vous honnorer ny vous aimer plus que je fais. Monsieur de Louville vous salue et ne se porte pas mieux que vous.
Remarques
Denis Moreau, premier valet de chambre du duc de Bourgogne, collectionneur et ami de Gaignières, constitue l'un de ses principaux correspondants. Ils échangent longuement sur leurs collections de portraits. La Princesse Palatine décrit le cabinet de Moreau dans l'une de ses lettres, datée du 23 mars 1702: Hier, l'envie me prit de voir l'appartement de M. Moreau. premier valet de chambre de M. le duc de Bourgogne. . . J'y allai au lieu de me rendre au sermon. C'est petit, mais propre et curieux. Il a quatre petites chambres avec des portraits et des tableaux magnifiques (...). Autour des grands tableaux sont pendus des petits, tous de la même dimension : tous les rois de France depuis François Ier jusqu'à notre Roi, et sous chaque roi les grands hommes, guerriers et savants qui ont vécu de son temps. Il a les portraits de tous les poètes depuis cette époque-là jusqu'à la nôtre ; Malherbe a une affreuse barbe : de même il a les maîtresses de tous ces rois et toutes les reines aussi. Il a un cabinet à part pour notre époque, où se trouvent Mme de Montespan. Mme de La Vallière, Mme de Fontange, Mme de Ludres. Il a aussi Mme de Maintenon, habillée en sainte. De plus, toute la maison royale. Puis, rangés par ordre, tous ceux qui ont gagné des batailles : M. le Prince, le duc d'Harcourt, M. de Turenne et M. de Luxembourg. Sous le cardinal de Richelieu, il a mis tous ceux que celui-ci a fait mourir (...). Sous Henri III se trouvent tous les guis-sarts (sic) et tout ce qui a fait figure au temps de la ligue. . . Il possède de belles et précieuses porcelaines et figurines de bronze. Il a aussi M. Lebrun, Mignard, M. Le Nostre, très ressemblant ; Racine, Corneille, La Fontaine, très ressemblant aussi ; tous les jansénistes, Mme Guion. Je voulus qu'il la mette entre M. de Cambrai et M. de Meaux. Il y avait songé, me dit-il, mais il n'avait pas osé le faire. Il a aussi Rablais (sic), qui a l'air très drôle. . . J'y suis restée toute une heure". (Lettres de Madame Palatine, édition Hubert Juin, 1961, p. 201-202).
Bibliographie
Grandmaison (Charles de), "Gaignières, ses correspondants et ses collections de portraits", Bibliothèque de l'Ecole des chartes, t. LII, 1891, p. 183

Afficher