Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Billet de Denis Moreau à Gaignières, août 16., sans date]

  • [Billet de Denis Moreau à Gaignières, août 16., sans date]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
77
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Billet de Denis Moreau à Gaignières, août 16., sans date]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
   
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Ce mardi,

Ce billet, Monsieur, n’est que pour vous confirmer la visite que vous receuvrez vendredi prochain. On fera issy un desjené-disné, après quoy on ira chez vous, d’où l’on reviendra faire collation à l’hostel de Beauvilliers. Voilà, Monsieur, la distribution de toute cette journée, que M. le duc de Beauvilliers me vient d’apprendre, contez dont qu’à moins de ces accidents dont le ciel nous veille préserver, la partie s’exécutera. Je suis vostre très humble et très obéissant serviteur.
Moreau
Remarques
La date d'août 16.. est inscrite par Gaignières sur l'enveloppe contenant la lettre, assortie de la mention "visite de M. le D. de Bge" (visite de M. le duc de Bourgogne). Il s'agirait d'une visite du petit-fils de Louis XIV antérieure à celle de 1702, documentée par le Mercure Galant, puisque la lettre est adressée par Moreau à l'hôtel de Guise, que Gaignières quitta en 1701. Paul de Beauvilliers était le gouverneur du jeune duc de Bourgogne.

Denis Moreau, premier valet de chambre du duc de Bourgogne, collectionneur et ami de Gaignières, constitue l'un de ses principaux correspondants. Ils échangent longuement sur leurs collections de portraits. La Princesse Palatine décrit le cabinet de Moreau dans l'une de ses lettres, datée du 23 mars 1702: "Hier, l'envie me prit de voir l'appartement de M. Moreau. premier valet de chambre de M. le duc de Bourgogne. . . J'y allai au lieu de me rendre au sermon. C'est petit, mais propre et curieux. Il a quatre petites chambres avec des portraits et des tableaux magnifiques (...). Autour des grands tableaux sont pendus des petits, tous de la même dimension : tous les rois de France depuis François Ier jusqu'à notre Roi, et sous chaque roi les grands hommes, guerriers et savants qui ont vécu de son temps. Il a les portraits de tous les poètes depuis cette époque-là jusqu'à la nôtre ; Malherbe a une affreuse barbe : de même il a les maîtresses de tous ces rois et toutes les reines aussi. Il a un cabinet à part pour notre époque, où se trouvent Mme de Montespan. Mme de La Vallière, Mme de Fontange, Mme de Ludres. Il a aussi Mme de Maintenon, habillée en sainte. De plus, toute la maison royale. Puis, rangés par ordre, tous ceux qui ont gagné des batailles : M. le Prince, le duc d'Harcourt, M. de Turenne et M. de Luxembourg. Sous le cardinal de Richelieu, il a mis tous ceux que celui-ci a fait mourir (...). Sous Henri III se trouvent tous les guis-sarts (sic) et tout ce qui a fait figure au temps de la ligue. . . Il possède de belles et précieuses porcelaines et figurines de bronze. Il a aussi M. Lebrun, Mignard, M. Le Nostre, très ressemblant ; Racine, Corneille, La Fontaine, très ressemblant aussi ; tous les jansénistes, Mme Guion. Je voulus qu'il la mette entre M. de Cambrai et M. de Meaux. Il y avait songé, me dit-il, mais il n'avait pas osé le faire. Il a aussi Rablais (sic), qui a l'air très drôle. . . J'y suis restée toute une heure". (Lettres de Madame Palatine, édition Hubert Juin, 1961, p. 201-202).
Bibliographie
Grandmaison (Charles de), "Gaignières, ses correspondants et ses collections de portraits", Bibliothèque de l'Ecole des chartes, t. LII, 1891, p. 183

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