Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 1701]

  • [Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 1701]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
177
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 1701]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1701
   
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Du 26,

Je ne puis, Monsieur, vous dire le mal que je veux à mes occupations qui m’ont empesché depuis quatre jours de faire réponce à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire. Je vous suplie de croire que ce n’est pas ma faute et que après vostre présence rien ne me fait tant de plaisir que vos lettres. Me voyci grâce au Segneur sorti des fatigues du carnaval. J’y ay penssé succomber et en vérité je ne comprons (sic) pas comment j’y ay pu résister depuis plus de six semaines, je me suis couché presque tous les jours à quatre heures et tousjours ocupé de choses très éloignées de mon goust, mais il n’y faut plus pencer, il me paroist que vous ne devez pas estre fâché de la vente de l’hostel de Guise et que cela vous achemine à jouir de vostre belle maison. Je souhaite que cela arrive bien tost, que vous soyez en parfaite santé et que vous m’aimiez tousjours.
Remarques
Denis Moreau, premier valet de chambre du duc de Bourgogne, collectionneur et ami de Gaignières, constitue l'un de ses principaux correspondants. Ils échangent longuement sur leurs collections de portraits. La Princesse Palatine décrit le cabinet de Moreau dans l'une de ses lettres, datée du 23 mars 1702: "Hier, l'envie me prit de voir l'appartement de M. Moreau. premier valet de chambre de M. le duc de Bourgogne. . . J'y allai au lieu de me rendre au sermon. C'est petit, mais propre et curieux. Il a quatre petites chambres avec des portraits et des tableaux magnifiques (...). Autour des grands tableaux sont pendus des petits, tous de la même dimension : tous les rois de France depuis François Ier jusqu'à notre Roi, et sous chaque roi les grands hommes, guerriers et savants qui ont vécu de son temps. Il a les portraits de tous les poètes depuis cette époque-là jusqu'à la nôtre ; Malherbe a une affreuse barbe : de même il a les maîtresses de tous ces rois et toutes les reines aussi. Il a un cabinet à part pour notre époque, où se trouvent Mme de Montespan. Mme de La Vallière, Mme de Fontange, Mme de Ludres. Il a aussi Mme de Maintenon, habillée en sainte. De plus, toute la maison royale. Puis, rangés par ordre, tous ceux qui ont gagné des batailles : M. le Prince, le duc d'Harcourt, M. de Turenne et M. de Luxembourg. Sous le cardinal de Richelieu, il a mis tous ceux que celui-ci a fait mourir (...). Sous Henri III se trouvent tous les guis-sarts (sic) et tout ce qui a fait figure au temps de la ligue. . . Il possède de belles et précieuses porcelaines et figurines de bronze. Il a aussi M. Lebrun, Mignard, M. Le Nostre, très ressemblant ; Racine, Corneille, La Fontaine, très ressemblant aussi ; tous les jansénistes, Mme Guion. Je voulus qu'il la mette entre M. de Cambrai et M. de Meaux. Il y avait songé, me dit-il, mais il n'avait pas osé le faire. Il a aussi Rablais (sic), qui a l'air très drôle. . . J'y suis restée toute une heure". (Lettres de Madame Palatine, édition Hubert Juin, 1961, p. 201-202).
Bibliographie
Grandmaison (Charles de), "Gaignières, ses correspondants et ses collections de portraits", Bibliothèque de l'Ecole des chartes, t. LII, 1891, p. 183

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