Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 28 septembre, sans date]

  • [Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 28 septembre, sans date]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
43
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Denis Moreau à Gaignières, 28 septembre, sans date]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1701 – 1707
Fontainebleau (77/Seine-et-Marne)  
Destinataire du document (courrier)
Lieu(x) de réception
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
Le 28 septembre, à Fontainebleau

Vostre présence toute seulle, Monsieur, me pouvoit faire un plus sensible plaisir que vostre lettre. J'estois tout à fait affligé de ne point entendre parler de vous et de ne sçavoir à qui en demander des nouvelles, toute la maison de Noailles estant dans une si grande affliction pour la blessure de leur aimable enfant qu'on n'ausoit leur parler de ce qui avoit raport avec ce fâcheux accident. Les dernières nouvelles qu'ils en ont receu ont un peu calmé leurs esprits et on espère qu'il se tirera d'affaire. Ne viendrez vous point prendre part à leur contentement et en mesme temps me donner la satisfaction de vous voir et de vous embrasser ? Vous ne mandez rien de vostre retour, seriez vous assez aimable pour nous surprendre agréablement, je vous en sçaurez (sic) bon gré. Songez je vous suplie qu'il y a plus de cinq mois que je n'ay eu la joye de vous voir et ce que cela doit couster à l'homme du monde qui vous honnore, vous estime et vous aime le plus et qui est avec un tendre attachement, Monsieur, vostre très humble et très obéissant serviteur,

Moreau
Remarques
Denis Moreau, premier valet de chambre du duc de Bourgogne, collectionneur et ami de Gaignières, constitue l'un de ses principaux correspondants. Ils échangent longuement sur leurs collections de portraits. La Princesse Palatine décrit le cabinet de Moreau dans l'une de ses lettres, datée du 23 mars 1702: Hier, l'envie me prit de voir l'appartement de M. Moreau. premier valet de chambre de M. le duc de Bourgogne. . . J'y allai au lieu de me rendre au sermon. C'est petit, mais propre et curieux. Il a quatre petites chambres avec des portraits et des tableaux magnifiques (...). Autour des grands tableaux sont pendus des petits, tous de la même dimension : tous les rois de France depuis François Ier jusqu'à notre Roi, et sous chaque roi les grands hommes, guerriers et savants qui ont vécu de son temps. Il a les portraits de tous les poètes depuis cette époque-là jusqu'à la nôtre ; Malherbe a une affreuse barbe : de même il a les maîtresses de tous ces rois et toutes les reines aussi. Il a un cabinet à part pour notre époque, où se trouvent Mme de Montespan. Mme de La Vallière, Mme de Fontange, Mme de Ludres. Il a aussi Mme de Maintenon, habillée en sainte. De plus, toute la maison royale. Puis, rangés par ordre, tous ceux qui ont gagné des batailles : M. le Prince, le duc d'Harcourt, M. de Turenne et M. de Luxembourg. Sous le cardinal de Richelieu, il a mis tous ceux que celui-ci a fait mourir (...). Sous Henri III se trouvent tous les guis-sarts (sic) et tout ce qui a fait figure au temps de la ligue. . . Il possède de belles et précieuses porcelaines et figurines de bronze. Il a aussi M. Lebrun, Mignard, M. Le Nostre, très ressemblant ; Racine, Corneille, La Fontaine, très ressemblant aussi ; tous les jansénistes, Mme Guion. Je voulus qu'il la mette entre M. de Cambrai et M. de Meaux. Il y avait songé, me dit-il, mais il n'avait pas osé le faire. Il a aussi Rablais (sic), qui a l'air très drôle. . . J'y suis restée toute une heure". (Lettres de Madame Palatine, édition Hubert Juin, 1961, p. 201-202).
Bibliographie
Grandmaison (Charles de), "Gaignières, ses correspondants et ses collections de portraits", Bibliothèque de l'Ecole des chartes, t. LII, 1891, p. 183

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