Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Brouillon de lettre de Gaignières à Antoine Paul Le Gallois, 18 décembre 1688]

  • [Brouillon de lettre de Gaignières à Antoine Paul Le Gallois, 18 décembre 1688]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
154
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Brouillon de lettre de Gaignières à Antoine Paul Le Gallois, 18 décembre 1688]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1688
Paris (75/Paris)  
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Objet traité
Localisation(s) traitée(s)
Gisors  
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
A Paris, ce 18e decembre 1688
J’ay receu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire, mon très révérend père, je suis surpris que vous n’en ayez receu qu’une des miennes. Je vous suis très obligé de la continuation de vostre amitié et des marques de vostre souvenir par les deux portraits que vous m’avez envoyez. J’avois celuy de la duchesse de Bretagne, mais non pas l’autre, si vous me faites part de quelque chose ayez la bonté d’attendre quelque commodité ou bien qu’il y en ait assez pour les mettre au messager, car les plis qu’il faut faire pour mettre dans une lettre gastent tout.
Que la curiosité des epitaphes ne vous fasse pas de peine mon très révérend père, quelque plaisir que cela puisse me faire pour mon amy qui les ramasse, je serois fasché de les avoir à ce prix là!
Madame de Louvoy m’a fait l’honneur de me dire qu’elle avoit receu vostre lettre et les fromages. Sans la guerre, monsieur de Louvoy contoit bien de retourner aux eaux mais elle est trop grande pour qu’il en puisse trouver le loisir. Je ne sçay si je feray ce voyage car depuis quinze jours mes incommoditez me sont revenues presque comme je les avois auparavant. Il faut s’armer de patience, je crois que cela est pour le moins aussi bon que les eaux.
Je m’estonne de ce que vous me mandez du révérend père de La Chaise car il ne s’est rien dit qu’à vostre avantage, il sçavoit que vous estiez aux eaux et dès la première fois que je le vis je luy dis que j’en venois, il me dit que j’avois donc veu là monsieur de Louvoy, je respondis que ouy et me louay de ses bontez et de celles de Madame, ensuite, parlant de la bonne compagnie, l’on parla de vous et nous en dismes du bien. Je dis naïfvement que je vous avais amené à Saint-Germer comme il estoit publiq, et que passant par cete (sic) abaye dont je ne me souviens plus du nom, j’avais veu des religieux s’employer aussi utilement pour leur maison de Saint-Germer. J’en dis merveilles et que mal équipé j’avois trouvé par vostre moyen charitablement du secours pour venir jusqu'à Gisors jusqu’où vous maviez reconduit et que je vous avois quitté avec peine par le plaisir de vostre bonne compagnie et c’est ce qui est vray et que je tesmoigneray toujours. Il me marqua vous estimer et avoir envie de vous servir et qu’il vous falloit [tenir en patience] [….] Tout cela se passa en fort peu de temps à l’heure de son audience publique je n’an auray pas tant dit sans que tout le monde [raturé et réécrit] [...] voyage jusqu'à [...] et je m'estois trouvé auparavant avec des gens qui non seulement estoient bien informez de tout nostre voyage mais qui me soutinrent avec quelques plaisanteries que je vous avois amené à Paris. Je soutins le contraire et que vous n’aviez pas passé Gisors, comme il est vray. Cela ne peut pas vous avoir fait du mal au contraire, mais vous sçavez que toutes ces petites bagatelles de Forges ne laissèrent pas de faire du bruit et je vois bien qu’elles auront sans doute réveillé des gens qui auront esté attentifs sur vous avec mauvaise intention. Pour moy je suis assurément et vous le devez croire vostre très humble et très obéissant serviteur.


Remarques
Gaignières répond ici à une lettre que Dom Le Gallois lui a adressée le 30 novembre 1688, classée dans le même recueil de corespondance (BnF, ms. fr. 24987, fol. 202).

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