Archive numérique de la collection Gaignières (1642-1715)

Texte

[Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 29 septembre 1697]

  • [Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 29 septembre 1697]

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Cote ou no d'inventaire
Folio
136
Numéro de l'item (1711) incluant le texte
Texte identifié
[Lettre de Honoré Caille du Fourny à Gaignières, 29 septembre 1697]
Nature(s) du texte
Lieu(x) et Période de production
1697
Metz (57/Moselle)  
Destinataire du document (courrier)
Matériau, Technique
Papier
Statut du document
Original
Période traitée
Source du document numérisé
Transcription
[De la main de Gaignières: Aspremont]

A Metz, ce 29 septembre 1697,

Je receus hier au soir, Monsieur, vos agréables nouvelles puisqu’elles m'anoncent la paix. Le bruit s’en respendit vendredy matin sur une lettre que M. le premier président receut de M. Vallier, président de ce parlement et l’un des fermier (sic) généraux, et au sortir du palais M. le premier président en fit rendre grâce à Dieu par un Te Deum qu’il fit chanter après la messe où on attend la confirmation que je croy que dans peu on en sçaura tout le détail.
On croit monsieur le prince de Conty à présent en Pologne où je croy comme vous que ses affaires sont en bon estat.
Mais j’ay eu une lettre que m’a communiqué M. le procureur général de la deffaite entière des Turcs où il est resté plus de 12 mil hommes sur la place et bien autant qui ont estez noyez dans la Teyse, la perte de 72 pièces de canon, de toutes leur (sic) munitions de bouche et de guerre qui estoit en abondance dans leur camp, la mort du grand visir qu’on croit y avoir esté tué, ayans esté forcez dans leurs retranchemens. Je ne doute pas qu’on n’en aprenne la confirmation dans peu de jours. Les impériaux batent violamment le chasteau d’Heberbourg et les bombes en ont détruit une bonne partie suivant les lettres que j’ay veu, on ne doubte pas qu’ils ne l’emportent.
Je vous remercie de la généalogie que vous m’avez envoyé d’Aspremont. Il y a un degré qui y manque de Joffroy, qui espousa Margueritte de Sully, père de Gobert, de Josse et Jehanne qui espousa Gautier de Monteil, frère de l’evesque Adémar et Marie d’Aspremont, femme d’Obry de Fénestranges. Isabeau de Jonvelle ou Joinville que Gobert d’Aspremont espousa estoit seconde fille de Philippe sieur de Joinville ou Jonvelle et de Guillemette de Charny et avoit une seur (sic) aisnée nommée Jehanne. Je sçay bien de quelle manière la terre d’Aspremont est entrée dans la maison de Lenanges et ensuite à la duchesse de Nevers puis au duc de Lorraine. Il y a un gros procès qui dura depuis l’an 1545 jusques en 1571 par devant l’archevesque de Reims pour raison de cette terre que demandoient les seigneurs de Busancy contre ceux de Lenanges où j’ay trouvé quelques contracts de mariage que j’ay mis dans mon extrait. Je suis fasché que vous n’ayez pu trouver les armes de M. Mignon qui est le seul à présent des avocats généraux qui manque à monsieur le procureur général.
Vous m’avez envoyé il y a du temps les armes des premiers conseillers de ce parlement jusques à M. Le Tillier. Je vous en ay renvoyé un second, je ne sçay pas si c’est celuy que vous avez perdu. Apparament ce ne l’est pas puisque vous me mandez que vous avez commencé à y travailler. Quand vous me l’aurez renvoyé je vous envoyeray la suite. Je suis à l’année 1679, j’auray bientost le surplus.

Je vous avois parlé cy devant des recueils que vous avez de tout ce qui c’est (sic) passé devant et durant la Ligue pendant les guerres des huguenots, pour la personne qui travaille au Sancy et au Catholicon je luy avois fait en quelque sorte espérer que vous pourriez me les faire tenir. Il l’auroit fort souhaitté mais comme je crois que ce n’est pas vostre dessein, je ne vous en parleray pas davantage, seulement je vous prie, si vous pouvez me faire un catalogue de ce que vous pouvez avoir depuis 1560 jusques à 1600 de me l’envoyer parce qu’il croit qu’il y en auroit beaucoup qu’il auroit veus. Je ne sçay si cette prière est incivile, vous me ferez plaisir d’en agir librement et me dire vostre sentiment sincèrement là-dessus. Si j’avois du loisir, je vous ferois copier un beau hérault d’armes de la noblesse du bailliage de Saint-Mihel que M. le procureur général m’a fait voir et qui est des archives de Lorraine. Il est de l’an 1550, fait par un héraut du temps de tous ceux qui se présentèrent à luy. Il a beaucoup de figures dessinées dans les escus dont j’ignore les termes. Les armes sont toutes enluminées sans ornemens ny timbre, il y a aussy parmy beaucoup de productions, l’on ne peut pas travailler que l’on a pris l'autre. J’avois songé à y faire travailler l’homme qui a dessiné mes seaux (sic) mais il a de l’ouvrage et quand il y travaillerait, on ne pouroit pas transcrire et ainsy on perdroit bien du temps et possible aussy que vous en avez copie. Je respons au mémoire de M. Clerembaut au mieux qu’il m’est possible et selon ce que j’ay veu je vous suplie de luy faire mes compliments.


Du Fourny

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